Dans tous ses discours, le Président Tebboune fait de la lutte contre la corruption une question fondamentale. «C’est une priorité absolue», a-t-il affirmé dans son intervention devant les magistrats et les hauts cadres de l’état, à l’ouverture de la nouvelle année judiciaire 2025-2026.
Dans son discours d’une quinzaine de minutes, le chef de l’état a appelé à la poursuite de la moralisation du travail judiciaire, à consacrer le principe de la présomption d’innocence, étant une garantie du procès équitable et à la prise en charge des préoccupations du corps de la magistrature.
Réaffirmant que la révision des textes législatifs visait à «faciliter les procédures de recours à la justice», le président de la République a fait savoir que ces textes seront «consolidés par des textes complémentaires visant à encadrer l’initiative en matière économique, commerciale et d’investissement, à consacrer la transparence et l’intégrité et à renforcer la lutte contre la corruption ». Ce volet de la lutte contre la corruption représente, a-t-il dit, «une priorité absolue dans la démarche que nous menons avec une détermination politique sans faille, en s’appuyant sur les hommes et les femmes du secteur de la justice».
Insistant sur l’importance de consacrer le principe de la défense et de la présomption d’innocence, comme «une des garanties fondamentales d’un procès équitable et d’une protection contre les abus», M. Tebboune a relevé que «la véritable justice repose sur l’équité, le rapprochement et l’interaction positive avec les citoyens, l’amélioration des services et la lutte, avec fermeté et rigueur, contre toutes les formes de corruption et de criminalité qui menacent le tissu social et leur faire face avec rigueur et fermeté».
Pour le chef de l’état, également président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), la révision en profondeur de l’arsenal juridique national visait à consacrer les droits et libertés des citoyens et à renforcer les acquis des droits de l’Homme qui sont indissociables.
«Ces dernières années, nous avons initié de nouveaux textes juridiques et entamé la révision en
profondeur d’autres lois, conformément aux engagements que j’ai pris pour la moralisation de la vie publique et la lutte contre les dérives et la corruption, qui portent atteinte à nos valeurs religieuses et culturelles et à notre identité nationale», a-t-il lancé.
Il a expliqué que la majeure partie de ce nouvel arsenal juridique «vise à servir directement les citoyens en matière de droits et libertés, à adapter les institutions dans ce sens et à renforcer les acquis des droits de l’Homme qui sont indissociables», en créant «un environnement favorisant l’adaptation du système juridique aux progrès technologiques et socioéconomiques que connaît notre pays».
Moraliser l’action judiciaire
Le Président Tebboune a insisté sur l’importance de moraliser l’action judiciaire et de garantir la sécurité juridique de la société. Il a affirmé insister constamment, dans ses directives adressées au Gouvernement, sur la nécessité d’une prise en charge optimale des personnels du secteur de la justice et de l’impératif de poursuivre les efforts visant à moraliser l’action judiciaire et à la promouvoir en termes de qualité et d’efficacité. Il a souligné l’importance de «prendre en charge les besoins courants des magistrats afin de leur permettre de se consacrer entièrement à leurs missions». Le président de la République a annoncé, à ce propos, la promulgation du statut de la magistrature avant la fin de l’année 2025.
évoquant le nouveau code de procédure pénale, il a soutenu que ce texte confèrera davantage d’efficacité au pouvoir judiciaire, en garantissant la sécurité juridique, conformément aux exigences de la lutte contre la criminalité, protègera les droits et libertés, renforcera les règles du procès équitable, facilitera l’accès à la justice, encouragera l’investissement et établira les fondements de la sécurité économique au sens large. Par la même occasion, le président de la République s’est félicité des «progrès réalisés par le secteur dans le processus de transition vers un système de justice numérique», soutenant que «des ressources humaines qualifiées et compétentes dans ce secteur constituent un facteur clé pour incarner le principe d’indépendance, qui découle de l’individu et d’un engagement total à instaurer une justice rassurante et plus proche des citoyens, tendant à simplifier ses procédures». Le chef de l’état a appelé, en outre, à s’adapter aux évolutions sur le plan économique notamment en matière d’économie de la connaissance en élaborant de nouvelles lois dans ce sens. «Compte tenu de la vitesse à laquelle notre pays se développe et de l’évolution des approches économiques et d’investissement, l’élaboration de nouvelles lois s’impose, d’autant plus qu’au moins 85% des transactions économiques sont désormais libres, s’effectuant entre opérateurs privés ou entre l’état et des opérateurs privés», a-t-il dit. Aussi, a-t-il appelé à multiplier les tribunaux de commerce pour résorber les affaires qui s’accumulent, et qui «donnent aux citoyens la fausse impression d’une justice lente dans ces décisions» .
Fateh H.

