Résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental: Alger recadre Rabat

Alger recadre sèchement Rabat qui crie victoire dans l’histoire de la résolution du Conseil de
sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental.
C’est le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf qui a apporté des précisions de taille dans une interview accordée à la chaîne internationale Al24 News. La première est que le Maroc voulait opérer un passage en force en imposant son plan d’autonomie comme la solution unique au conflit.
Ahmed Attaf a souligné que les fondamentaux de la question du Sahara occidental sont préservés dans la résolution 2997 du Conseil de sécurité de l’ONU, précisant que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui «a été découplé par rapport au plan d’autonomie et il doit s’exercer conformément à la légalité internationale et à la charte des Nations unies ». Il a précisé que «le principe que le Maroc a tenté désespérément d’inscrire, celui de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental, a été enlevé et expurgé des deux références qui ont été faites à ce principe dans le dispositif du projet de résolution.
Cette référence est restée dansle préambule avec moins de force juridique». Donc, a-t-il soutenu, «sur le plan du dispositif de la résolution, il n’y a absolument aucune référence ni à l’Etat marocain ni à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental». Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que le Conseil de sécurité tient deux sessions annuelles sur le Sahara occidental, la première en avril pour évaluer le travail de la Minurso et la seconde en octobre pour reconduire le mandat de la mission
onusienne.
Accord de 1968 : les précisions de Attaf
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf s’est exprimé également sur le vote à l’Assemblée française d’une résolution du Rassemblement national (RN) visant à dénoncer l’accord algéro-français de 1968 sur l’immigration. «Très sincèrement, j’ai beaucoup de respect pour l’Assemblée nationale française, mais lorsque j’ai vu ce vote, la première pensée qui m’est venue à l’esprit : c’est la course à l’échalote qui se poursuit», a-t-il estimé. Il sest dit «triste» de voir un pays «aussi grand que la France» faire de l’histoire d’un autre pays, «indépendant et souverain, l’objet d’une compétition électorale anticipée en France».
Mais, dit-il, sur le fond, c’est une affaire franco-française, entre l’Assemblée nationale et le gouvernement français». «C’est une affaire intérieure qui ne nous concerne pas pour le moment», a-t-il ajouté.
Et de souligner que l’accord a été conclu entre les gouvernements des deux pays et que l’Algérie ne réagira officiellement que s’il y a une action des autorités officielles française.
«Cette affaire pourrait nous concerner si ça devient celle de gouvernement à gouvernement, parce que l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental, un accord international», a-t-il expliqué, en précisant que le gouvernement français «n’a rien dit à l’Algérie sur ce sujet». «Donc, sur le fond, nous ne réagissons pas (…) Au plan gouvernemental, nous n’avons rien vu venir, et nous espérons ne rien voir venir»,
a-t-il lancé .
Fateh H.