Mohammed V proclame «Aïd Al-Wihda»:Quand la propagande remplace la réalité

Dans une annonce aussi surprenante que révélatrice, le roi Mohammed VI a proclamé la création d’une nouvelle fête nationale baptisée «Aïd Al-Wihda», la «fête de l’unité», célébrée désormais chaque 31 octobre. Officiellement, cette journée est censée honorer «l’unité nationale» et «l’intégrité territoriale» du royaume. En réalité, elle apparaît surtout comme une vaste manœuvre de communication destinée à transformer un revers diplomatique en triomphe symbolique. Cette initiative survient à la suite de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution prorogeant le mandat de la MINURSO jusqu’en octobre 2026. Un texte qui, sous impulsion américaine, remet en lumière le plan d’autonomie marocain de 2007, sans pour autant reconnaître ni la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, ni renoncer au principe fondamental du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Autrement dit, malgré le ton triomphal affiché à Rabat, le statu quo demeure intact. Face à cet immobilisme, le pouvoir marocain cherche manifestement à détourner l’attention de ses difficultés internes. Chômage endémique chez les jeunes, inflation galopante, frustrations sociales et perte de confiance envers les institutions, autant de fissures qu’une fête de circonstance ne saurait masquer. Le mythe de «l’unité nationale» sert ici de rideau de fumée pour dissimuler la crise de légitimité qui fragilise le régime. Pendant que le palais célèbre une victoire imaginaire, l’Algérie maintient, elle, une position ferme et cohérente : le soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même, conformément aux résolutions des Nations unies et aux principes du droit international. Ainsi, derrière les festivités officielles et les discours dithyrambiques relayés par les médias d’État, l’«Aïd Al-Wihda» s’impose comme le symbole d’un pouvoir en quête de reconnaissance et d’un récit national fabriqué pour masquer ses échecs. Une célébration de façade pour un royaume en quête de vérité
Sabrina G.