La suspension provisoire des droits de douane entre les États-Unis et la Chine, annoncée ce lundi pour une durée de 90 jours, constitue une avancée modeste mais encourageante dans la guerre commerciale opposant les deux premières puissances économiques mondiales. C’est ce qu’a souligné Adriana Kugler, gouverneure de la Réserve fédérale américaine (Fed), lors d’une intervention en Irlande.Pour Mme Kugler, cette trêve constitue « un progrès évident », mais ne représente pas encore un tournant décisif.
Elle rappelle que, malgré cet apaisement temporaire, les barrières douanières bilatérales restent encore « très élevées », alors même que la Chine demeure un partenaire commercial crucial pour les États-Unis, notamment en matière d’importations. Dans ce contexte, la responsable anticipe toujours une pression haussière sur les prix et un ralentissement de l’activité économique américaine, bien que ces effets soient atténués par rapport à la période précédant cette détente. « Nous sommes encore loin d’une normalisation complète, et beaucoup d’incertitudes planent sur ce qui se passera une fois la pause expirée », a-t-elle déclaré, tout en saluant un mouvement « dans la bonne direction ». Lors d’un discours antérieur, Mme Kugler avait déjà alerté sur les effets durables des politiques commerciales actuelles. Selon elle, les niveaux de droits de douane demeurent bien supérieurs à ceux observés au cours des dernières décennies, ce qui risque de continuer à influencer négativement l’économie. L’incertitude entourant l’avenir de ces mesures aurait déjà modifié les comportements des entreprises et des ménages, entraînant une anticipation des importations et un changement dans la perception de la conjoncture à venir. Ainsi, malgré cette trêve commerciale, les États-Unis restent confrontés à un climat économique instable, en partie alimenté par les incertitudes géopolitiques et les tensions commerciales non résolues .
R.E.
