Alors que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne s’est pas encore déclaré candidat à sa propre succession en prévision de l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre, les partis politiques de la majorité parlementaire, en particulier le P-FLN et le RND, se lancent dans ce qui ressemble à une précampagne en sa faveur.
Les deux meetings organisés simultanément samedi par Abdelkrim Benmebarek, secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), et Mustapha Yahi, secrétaire général du rassemblement national démocratique (RND), respectivement à Tamanrasset et à El-Oued, ont presque signé le début d’une alliance politique pour soutenir la candidature de l’actuel chef de l’État pour un second mandat.
Au moment où Benmebarek assurait que le FLN soutient Abdelmadjid Tebboune « pour poursuivre les réformes », le patron du RND Mustapha Yahi, plaidait pour « un candidat de consensus pour la poursuite des réformes ». Comme si les deux hommes s’étaient donné le mot d’accorder leurs violons en ce début du mois de mai, à un mois presque de la convocation du corps électoral, le 8 juin prochain. « Nous le disons devant vous, nous soutenons le président Abdelmadjid Tebboune, pour poursuivre son ambitieux et prometteur projet, un projet acté par des réalisations et des acquis qui parlent d’elles-mêmes », a déclaré le SG du FLN depuis Tamanrasset, expliquant que ce soutien « n’est basé ni sur un sentiment ni sur un quelconque intérêt étroit, mais repose plutôt sur une base solide de vérités qui le rendent logique et légitime, et sur ce qui a été réalisé en termes d’acquis et de réalisations en un temps record ».
Pour Benmebarek, l’Algérie va beaucoup mieux sous la direction du Président Tebboune, et « il suffit, a-t-il estimé, de faire la comparaison entre l’Algérie d’avant et celle de ces 4 dernières années », « l’image étant claire qui ne laisse point de place à la négation ».
De son côté, et même s’il n’a pas officiellement déclaré le soutien du RND à Tebboune en prévision de la présidentielle, Mustapha Yahia a plaidé depuis El-Oued pour « une alliance politique qui puisse aboutir à un homme de consensus national à même de diriger l’Algérie durant la prochaine étape ». Le RND voit en cet « homme de consensus » le moyen de « protéger l’Algérie et les acquis sociaux, constitutionnels, les acquis du rétablissement de la confiance avec les citoyens, avec les institutions, avec l’Armée, et surtout poursuivre les réformes entamées »… « par le président Abdelmadjid Tebboune ». S’il y a une analyse à tirer de ce plaidoyer, c’est que le RND qui ne semble pas attaché à présenter son propre candidat, est favorable à faire alliance pour « la continuité » puisqu’il insiste sur « la poursuite des réformes » initiées par Tebboune. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question pour les deux partis de tomber dans le piège de la présidentielle de 2019, lorsque le RND a vu son candidat, en l’occurrence Azeddine Mihoubi perdre dans la course à El Mouradia et le FLN avait fait le mauvais choix de soutenir le même candidat, le préférant à Abdelmadjid Tebboune, alors membre du Comité central du vieux parti.
Farid B.