Entamé mercredi dernier, le procès de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sport, Abdelkader Khomri poursuivi pour des chefs d’inculpation liés à la corruption, à savoir dilapidation de deniers publics, octroi d’indus privilèges, abus de fonction et blanchiment d’argent s’est poursuivi, hier, au pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed.
Après avoir auditionné d’anciens responsables de l’Agence nationale des loisirs de la jeunesse (ANALJ) et
d’anciens cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports, dans cette affaire concernant le festival des loisirs en en 2015 qui avait coûté 600 milliards de centimes, le juge a entendu, hier, le prévenu principal, Abdelkader Khomri. La séance à été marquée par de chaudes confrontations entre l’ancien ministre et le DG de l’ANALJ. Ce dernier a chargé Khomri en affirmant que c’était lui qui avait choisi les entreprises qui ont bénéficié de marchés avec l’agence dans des conditions douteuses. Des marchés ont été accordés avant l’élaboration des cahiers de charges, sans conventions et les prix des prestations initialement convenus ont été souvent revus à la baisse.L’audition de Khomri a duré plus de deux heures, durant lesquelles il a tenté de se défendre pour établi son innocence. La tâche n’était pas facile, devant les questions du juge, des avocats et des chargés du DG de l’ANALJ. Il a d’abord dressé le contexte de l’époque, marqué par la multiplication des mouvements de protestation.
Selon lui, le festival des loisirs était organisé dans l’objectif d’apaisement. Le gouvernement avait décidé, sur sa proposition, d’octroyer les marchés de gré à gré. Interrogé sur la manière de choix des prestataires de services et des prix des marchés, le prévenu a répondu qu’il ne savait rien à ce propos.
» Je n’ai validé aucune facture. Je n’ai vu aucun projet. Je ne suis ni ordonnateur ni contractant. Ma mission était politique « , a-t-il répondu, ajoutant qu’il n’avait jamais contacté les dirigeants de l’ANALJ pour leur imposer des choix. Le juge appelle le DG de l’ANALJ pour le confronter aux déclarations de l’ancien ministre. Sans retenue, le responsable de l’agence a chargé Abdelkader Khomri. Il a affirmé que les
prestataires de services ont été choisis par le ministre, y compris les agences de voyage qui ont organisé des safaris en Grèce. Même les prix étaient fixés par Khomri.
Ce dernier a nié catégoriquement les accusations du DG de l’ANALJ.
Le juge sort une lettre adressé par le ministre à l’ANALJ pour leur demander d’accompagner quatre opérateurs. Acculé, Abdelkader Khomri a expliqué qu’il voulait rassurer et encourager les quatre opérateurs en question. Autre question posée par le juge.
Qui a décidé de donner des avancés de 13 milliards de centimes aux entreprises ?
L’ancien ministre nié toute responsabilité alors que le DG de l’ANALJ a affirmé que c’était Khomri qui l’avait autorisé à débloquer cette somme. Abdelkader Khomri a été acculé par les questions. Il avait de la peine à répondre à plusieurs sujets. En fin de journée, le procureur de la République a requis une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million de dinars à l’encontre de l’année ministre.
Farid.H.
justice:10 ans de prison requis contre l’ex-ministre Khomri
