Intermédiaires financiers non bancaires: Levier stratégique pour une économie algérienne diversifiée

A Alger, une conférence-débat organisée par l’Association des diplômés de l’Institut de financement du développement du Maghreb arabe (Ifidas), en partenariat avec la Cosob, a mis en lumière le rôle croissant des intermédiaires financiers non bancaires (IFNB) dans le financement de l’économie nationale.
Sous le thème «Une alternative pour le financement de l’économie», experts, représentants institutionnels et professionnels du secteur ont souligné l’urgence de mobiliser l’épargne nationale pour soutenir les entreprises, les start-up et les projets innovants.
Le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des microentreprises, Noureddine Ouadah, a ouvert les débats en affirmant que les IFNB sont désormais incontournables dans un système financier appelé à s’adapter aux mutations de l’économie numérique. Il a salué les réussites d’ingénieurs algériens ayant généré des millions de dollars sans infrastructures lourdes, illustrant le potentiel de l’économie immatérielle.
«Le développement de cette nouvelle économie n’est plus un choix, mais une obligation», a-t-il martelé, rappelant que les réformes de la loi sur l’investissement visent à valoriser l’intelligence et l’innovation.
Le président de l’Ifidas, Ahmed Haftari, a insisté sur la capacité des IFNB à orienter l’épargne vers l’investissement productif, facilitant l’accès au financement pour les PME et stimulant la diversification économique. Ces acteurs — compagnies d’assurances, fonds d’investissement, sociétés de capital-risque, institutions de micro-finance et plateformes participatives — , renforcent la profondeur du marché financier et offrent des alternatives agiles face aux rigidités bancaires.
Youcef Bouzenada, président de la Cosob, a rappelé que les financements non bancaires représentent près de 50% des actifs financiers mondiaux, selon la Banque mondiale.
En Algérie, cinq sociétés de capital-investissement sont actives, avec une capitalisation de 19 milliards de dinars et 169 prises de participation comptabilisées fin 2024 pour un montant de 7,8 milliards.
Ces structures gèrent également des fonds publics régionaux estimés à 58 milliards de dinars. Meriem Tarzaali, membre du Conseil scientifique de la Cosob, a souligné que les IFNB ne concurrencent pas les banques, mais les complètent.
Elle a mis en avant leur rôle dans l’essor des économies avancées, avec une croissance quasi doublée entre 2011 et 2023.
Lotfi Temam, directeur de Tell Market, a salué la promulgation des textes réglementaires encadrant les organismes de placement à risque (OPCR), affirmant que ces structures sont des catalyseurs pour les start-up et les PME. Enfin, Khaled Bettaieb, consultant tunisien, a partagé l’expérience de son pays, où les IFNB répondent aux besoins de financement des micro-entreprises sans exiger de garanties bancaires, mais en misant sur la viabilité des projets. Cette rencontre a confirmé que les IFNB ne sont plus des acteurs périphériques, mais des piliers stratégiques pour une économie algérienne résolument tournée vers l’innovation, la flexibilité et la diversification .
Amina S