Lors du 2ᵉ Sommet mondial pour le développement social, tenu dans la capitale qatarie, les participants ont adopté mardi dernier la Déclaration politique de Doha, un texte fort qui ambitionne de relancer l’agenda social des Nations unies dans un contexte international marqué par les tensions géopolitiques et l’aggravation des inégalités.
Ce document consacre un engagement collectif des États à lutter contre la pauvreté, promouvoir l’emploi décent, combattre les discriminations, étendre la protection sociale et défendre les droits humains.
Il réaffirme l’attachement aux fondements du premier Sommet mondial de Copenhague, en 1995 et à l’Agenda en 2030 pour le développement durable, qui fixe 17 objectifs à atteindre d’ici 2030.
La déclaration articule le développement social autour de trois piliers essentiels : l’éradication de la pauvreté, l’emploi décent et productif pour tous, et l’inclusion sociale. Elle relie explicitement la justice sociale à la paix, à la sécurité et aux droits humains, tout en appelant à une action climatique urgente dans le cadre de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris.
Les principes de Rio, notamment les «responsabilités communes mais différenciées», sont également réaffirmés.
À la tribune, la présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, Annalena Baerbock, a exhorté les dirigeants à «aller jusqu’au bout» pour que «personne ne soit laissé pour compte», rappelant que les ODD «ne sont pas 17 cibles distinctes, mais un cadre intégré où les progrès dans un domaine accélèrent ceux des autres».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a quant à lui alerté sur la lenteur des progrès, soulignant que plusieurs cibles sont «au point mort, voire en recul». Il a qualifié la Déclaration de Doha de «piqûre de rappel pour le développement», la décrivant comme un «plan pour les peuples», centré sur l’élargissement de la protection sociale universelle, l’accès équitable à la santé et à l’éducation, la création d’emplois décents et la réduction de la fracture numérique.
Antonio Guterres a également insisté sur l’urgence de réformer l’architecture financière mondiale afin de garantir un accès équitable aux financements du développement et du climat, en particulier pour les pays les plus endettés.
La Déclaration de Doha se veut ainsi un signal fort : celui d’une volonté renouvelée de replacer l’humain, la justice et la solidarité au cœur des politiques mondiales .
Amine S.
Doha: Un pacte pour l’équité mondiale

