La ville d’El-Fasher, capitale du Darfour du Nord au Soudan, vit sous un siège implacable depuis plus de 500 jours. Début octobre, près de 770 habitants ont été contraints de fuir leur domicile en raison de l’aggravation dramatique des conditions sécuritaires, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (BCAH). Entre le 2 et le 4 octobre seulement, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé ce chiffre alarmant, révélateur d’une situation humanitaire qui se détériore à grande vitesse.
Le BCAH a exprimé sa vive inquiétude face à l’isolement prolongé de la ville et aux risques croissants pour les civils, notamment ceux qui tentent de fuir les zones de conflit. L’agence onusienne appelle à la levée immédiate du siège d’El-Fasher, à la protection effective de la population civile et à un accès humanitaire sans entrave pour les centaines de milliers de personnes piégées dans la ville.
Cette tragédie s’inscrit dans le cadre d’un conflit national qui s’est intensifié depuis avril 2023, à la suite de la rupture entre le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée et président du Conseil de souveraineté, et Mohamed Hamdan Dagalo, commandant des Forces de soutien rapide (FSR).
Les affrontements, initialement concentrés à Khartoum, se sont rapidement propagés à l’ensemble du territoire. Le bilan est accablant : plus de 40 000 morts, près de 12 millions de déplacés, et une population au bord de la famine.
Le Darfour, et particulièrement El-Fasher, paie un lourd tribut à cette guerre fratricide, dans un silence international de plus en plus insoutenable .
M. M.
Darfour du nord : El-Fasher sous siège770 civils en fuite, l’ONU appelle à une levée urgente du blocus

