Algérie 2026:Armée et État connectés

Dans une allocution solennelle prononcée jeudi dernier au siège du ministère de la Défense nationale, le président de la République, Chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, a annoncé que l’Algérie entamera, dès 2026, une phase de modernisation électronique complète, touchant l’ensemble du pays ainsi que l’Armée nationale populaire. Cette transformation vise à renforcer les capacités défensives et à consolider la souveraineté nationale dans un monde en mutation rapide. Le président a souligné que «puissance économique et puissance militaire vont de pair», affirmant qu’un État soucieux de préserver son indépendance doit s’appuyer sur une économie robuste et une armée performante. Il a salué les sacrifices et le professionnalisme du Haut commandement de l’ANP, dont l’engagement a permis de franchir des étapes décisives dans l’édification de l’Algérie nouvelle, fidèle au message des martyrs de la Révolution et du devoir national.

Industrie, jeunesse et sécurité : Les piliers d’une Algérie résiliente
Tebboune a mis en lumière les réalisations qui font aujourd’hui la fierté de l’Algérie, notamment le succès éclatant de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), accueillie récemment à Alger. Il a salué la volonté sincère de l’Algérie de contribuer à une intégration économique forte du continent africain. Le président a également souligné le niveau de professionnalisme atteint par l’ANP, désormais reconnue à l’échelle internationale pour sa capacité à s’adapter aux guerres hybrides, aux menaces cybernétiques et aux technologies d’intelligence artificielle. L’institution militaire est aujourd’hui perçue comme une école supérieure de patriotisme et de fidélité aux idéaux du 1er Novembre 1954. Dans le même esprit, il a évoqué le rôle stratégique de l’ANP dans le développement national à travers l’industrie militaire, source d’admiration pour de nombreux dirigeants africains. Il a réaffirmé que la stabilité sécuritaire assurée par l’ANP et les Forces de sécurité constitue le socle du climat favorable à l’investissement, qui attire aujourd’hui de nombreux opérateurs nationaux et étrangers.
Le président a annoncé que 17 000 projets d’investissement sont actuellement enregistrés au niveau du guichet unique, qualifié d’«ennemi juré de la corruption et de la bureaucratie».
Il a rappelé que l’économie algérienne, saluée par les institutions financières internationales, affiche le taux de croissance le plus élevé du bassin méditerranéen et se classe désormais troisième en Afrique selon la Banque mondiale.
L’Algérie s’apprête également à devenir un acteur majeur dans la production de phosphate, avec une moyenne annuelle de 10 millions de tonnes. Le président a réaffirmé son engagement à porter la contribution de l’industrie nationale à 13% du revenu national, tout en insistant sur l’impact direct du développement sur les citoyens, notamment les jeunes. Dans cette optique, il a réitéré sa volonté de promouvoir le rôle de la jeunesse dans la gestion des affaires publiques et dans l’économie nationale, avec pour objectif la création de 20 000 start-up.
Il a également salué les efforts de l’ANP et des institutions sécuritaires dans la lutte contre les stupéfiants, dénonçant les tentatives d’inondation du pays par les drogues visant à déstabiliser la jeunesse, pilier de l’avenir national. Face aux projections démographiques qui annoncent une population de 50 millions d’habitants dans les trois prochaines années, le président a insisté sur la nécessité de créer de nouvelles richesses, de garantir la sécurité alimentaire, l’accès au logement et à l’emploi, tout en maintenant le caractère social de l’État.
Il a annoncé de nouvelles augmentations de salaires et d’allocations pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Il a également réaffirmé la détermination de l’État à poursuivre la lutte contre la corruption et à récupérer les biens détournés par l’ancienne Issaba, précisant que près de 30 milliards de dollars ont déjà été récupérés.

Diplomatie active et engagement pour les causes justes
Sur le plan international, le président Tebboune a souligné que les mutations régionales et mondiales exigent une mobilisation sans faille au service des intérêts suprêmes du pays. Il a assuré que les frontières nationales sont sécurisées grâce à la vigilance de l’ANP, tout en affirmant que l’Algérie n’a pas atteint le point de non-retour dans ses relations avec certains pays du Sahel. Il a insisté sur l’importance de préserver les relations de bon voisinage et de coopération historique. Concernant la Libye, il a réitéré que l’Algérie ne s’immisce pas dans les affaires internes de ce pays frère et n’a aucune visée sur son territoire, appelant à préserver son unité nationale par l’organisationd’élections. Le président a également mis en avant le rôle de l’Algérie au Conseil de sécurité en faveur de la cause palestinienne, saluant les positions honorables du pays et appelant à la mise en œuvre effective du cessez-le-feu à Ghaza pour mettre fin au génocide en cours. Il a réaffirmé que la seule solution demeure la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale. Sur la question du Sahara occidental, il a exprimé le souhait de voir ce dossier réglé dans le cadre des Nations unies, en garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination, assurant que l’Algérie ne l’abandonnera jamais. Enfin, le président a salué les relations «excellentes» avec la Tunisie et s’est dit confiant dans la capacité de ce pays frère à surmonter ses difficultés économiques. Il s’est également félicité des relations bilatérales solides avec les pays du Golfe, à l’exception d’un seul, réaffirmant que l’Algérie rejette toute ingérence dans ses affaires internes. À travers cette allocution dense et stratégique, le président Tebboune a tracé les contours d’une Algérie ambitieuse, souveraine et résolument tournée vers l’avenir, portée par sa jeunesse, sa puissance militaire, sa diplomatie active et sa volonté de justice sociale .
Fateh H.