Dans une déclaration émouvante, l’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a souligné l’importance pour la France de présenter officiellement ses excuses à l’Algérie pour les crimes commis pendant 132 ans de colonisation. Il s’est exprimé lors d’une conférence intitulée « La nouvelle donne internationale », à la Faculté des Sciences de l’Information et de la Communication à Alger.
Pour M. De Villepin, la nécessité de présenter des excuses est une réalisation qui lui est venue dès son jeune âge lorsqu’il assistait à une conférence sur la Guerre d’Algérie donnée par son père. Il a insisté sur le fait qu’un tel geste ne peut être balayé sous le tapis. Selon l’ancien Premier ministre, même un président de la République française ne peut pas exprimer ces excuses sans considérer l’ensemble de l’histoire de la France. Il a appelé à reconnaître et accepter ce passé commun pour permettre une progression collective. De Villepin a également noté que la reconnaissance par la France des crimes commis contre Maurice Audin et l’avocat Ali Boumendjel était un pas en avant, mais que le chemin vers la vérité pouvait prendre du temps. L’ex-Premier ministre a insisté sur le fait que l’Algérie et la France ont la chance d’avoir une relation complexe et complémentaire qui devrait être valorisée. Il a proposé une transformation des conflits en dialogue politique et l’émergence d’une vision partagée centrée sur le multilatéralisme.
La conférence a vu la participation de conseillers du Président algérien Abdelmadjid Tebboune, du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, des ambassadeurs de France et d’Algérie, des délégués de l’APN et du Conseil de la nation, de l’Inesg, ainsi que des chercheurs universitaires et des étudiants.
K.M.
