Figure légendaire du Tindi: Tamanrasset pleure Badi Lalla

La disparition de Badi Lalla, doyenne du chant Tindi, a laissé un grand vide dans le paysage culturel algérien. Décédée à l’âge de 88 ans, cette artiste emblématique de Tamanrasset a consacré sa vie à préserver et promouvoir ce genre musical ancestral typique de la culture targuie.
Dès l’âge de 14 ans, Badi Lalla s’est initiée à cet art vocal traditionnel qu’elle n’a cessé de perfectionner tout au long de sa carrière. « Elle était la mémoire vivante du Tindi », témoigne Ghizlane Fatna, chercheuse à l’Office du parc culturel de l’Ahaggar. À travers ses poésies chantées, l’artiste célébrait la femme touarègue, la paix et les paysages majestueux du Sahara.
Issue d’un milieu modeste, Badi Lalla a su conquérir le public bien au-delà des frontières de sa région natale. « Sa musique, accompagnée de textes en langue Imouhag et de tenues traditionnelles, incarnait l’âme de notre culture », souligne Ahmed Karzika de l’association pour la dynamisation de la société civile.
Artiste respectée et admirée, Badi Lalla servait de trait d’union entre les différentes générations
d’artistes locaux. « Elle représentait un modèle de préservation du patrimoine immatériel », ajoute le journaliste Abderrazak Hadji. Même dans ses dernières années, malgré la maladie, elle continuait à transmettre son savoir et sa passion pour cet héritage culturel. La défunte, dont la notoriété a dépassé les frontières nationales, sera inhumée ce mercredi dans sa ville natale de Tamanrasset après la prière d’El-Asr. Son départ laisse orpheline une tradition musicale qu’elle a contribué à sauvegarder, mais dont elle a su également renouveler l’expression pour les générations futures .
Amina.S

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