Face à la prolifération de pratiques esthétiques à haut risque exercées hors cadre médical, le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché tire la sonnette d’alarme. Lors d’une réunion de coordination consacrée au programme national de contrôle, le ministre Tayeb Zitouni a ordonné un renforcement rigoureux des mécanismes de surveillance, avec un accent particulier sur les dérives constatées dans certains instituts de beauté. Parmi les pratiques les plus préoccupantes : l’utilisation de produits tels que le botox, les fillers, le plasma riche en plaquettes (PRP), la mésothérapie ou encore le laser esthétique. Des interventions qui, selon les experts, doivent impérativement être réalisées par des professionnels de santé formés, en raison des risques graves qu’elles font peser sur la santé des citoyens.Le ministre a dénoncé la banalisation de ces techniques dans des établissements non autorisés, souvent tenus par des personnes sans qualification médicale. Il a ainsi exigé une réorganisation complète du secteur, en concertation avec les ministères compétents, afin d’établir des cadres juridiques clairs régissant ces activités sensibles. Dans cette optique, le champ de contrôle sera élargi pour inclure les pratiques paramédicales illicites dans les salons de coiffure, d’esthétique et de soins corporels. Les contrevenants s’exposent désormais à des poursuites judiciaires, tandis que des opérations de contrôle ciblées seront menées pour prévenir la commercialisation de produits non conformes.La réaction du Conseil national de l’éthique médicale ne s’est pas fait attendre. Son président, Dr. Mohamed Redha Dib, a salué « une décision courageuse et responsable » qui répond à une urgence sanitaire réelle. Il a rappelé que des cas de complications graves avaient été signalés suite à des injections de botox ou d’acide hyaluronique réalisées en dehors du cadre médical. L’Organisation de protection du consommateur a également exprimé son inquiétude quant à la multiplication de ces pratiques illégales, révélant des cas de traitements esthétiques pratiqués dans des conditions dangereuses, sans hygiène ni supervision médicale.
N.C
Botox et soins esthétiques illégaux: le ministère du Commerce intensifie la lutte contre les dérives
