Le passé coloniale de la France en Afrique n’est pas du tout honorable. C’est un fait. Le passif est très lourd et Paris fait face à la multiplication des appels des pays africains lui demandant de reconnaître ses crimes coloniaux. La question est même inscrite à l’agenda de l’Union africaine. L’Algérie qui est en crise ouverte avec la France ne rate aucune occasion pour rappeler à Paris le vrai visage du colonialisme.
Ainsi, le colloque international sur «les crimes de la France coloniale en Afrique» qui vient de se clôturer à Béjaïa, rassemblant des chercheurs, universitaires et historiens venus de 7 pays différents d’Afrique, d’Europe ainsi que des Etats-Unis, a levé le voile sur un pan de l’histoire qui déshonore la France.
Dans la déclaration finale du colloque, les participants ont lancé à la France et au monde un appel «dicté par le sentiment d’horreur et d’indignation que nous inspirent ces faits ainsi que leur reconnaissance insuffisante par l’Etat français qui en a eu la responsabilité».
« La France, dont le passé comporte de belles pages mais aussi des pages plus sombres, doit assumer la totalité de son histoire», ont souligné sans détour les participants. Ils ont demandé «l’ouverture totale des archives relatives à cette période», estimant qu’en plus de la reconnaissance des crimes, «des actes de réparation sont nécessaires, notamment par la restitution des restes humains, des objets et des œuvres d’art dont les colonisateurs se sont emparés par la force», et de mettre en œuvre tous les moyens pour faciliter l’accès aux chercheurs venant des pays anciennement colonisés aux archives françaises.
Pour les chercheurs et historiens, «la reconnaissance des faits est un impératif moral” dont la France ne pourrait faire l’économie éternellement. Ils affirment qu’ils continueront à travailler dans ce sens pour l’aboutissement de cet objectif, qui ne fera qu’apaiser et renforcer les relations entre les pays.
Les chercheurs ont consacré des passages entiers au cas algérien, dont le pays vient de commémorer le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945.
Ils ont évoqué le geste louable d’une délégation de parlementaires et d’élus français, issus de différents courants politiques, qui ont fait le déplacement en Algérie ce 8 mai pour commémorer ce triste anniversaire. Ils ont, en outre, exprimer leur rejet de l’hostilité à l’Algérie de la part de la politique incarnée par le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, et leur intention de travailler au dépassement de la période coloniale, à l’élimination des séquelles laissées dans les esprits par cette période qui a nié les droits, l’égalité et la dignité de tous les êtres humains et leur volonté d’une coopération entre les peuples pour aujourd’hui et pour demain, en particulier pour ceux des deux rives de la Méditerranée
Fateh H.
Crimes coloniaux en Afrique:“La France doit assumer la totalité de son histoire”
