Rattrapé par son passé, le nouvel homme fort du pays, Al-Joulani, tente de séduire: La Syrie à la croisée des chemins

Avec un profil des plus controversés, personne n’est jusqu’à présent, en mesure d’imaginer l’avenir de la Syrie sous la conduite de celui qui en est devenu l’homme fort. Abou Mohammad Al-Joulani, de son vrai nom, Ahmad Al-Chareh, tente de soigner une image ternie par des années d’allégeance à Al-Qaïda, envoyant des messages surtout aux capitales occidentales qui semblent plutôt réjouies par la chute de Bachar Al-Assad, ne se demandant pas trop de quoi serra-t-il fait le lendemain des syriens.
Et oui, c’est bien de l’avenir de ce pays et de son peuple qu’il est question, au-delà dessous de cette offensive éclaire des rebelles de Hayaat Tahrir Al-Sham (HTS), qui a réussi en 10 jours seulement, à renverser al-Assad et le contraindre à fuir Damas à destination de Moscou qui lui a offert l’exil
« pour raisons humanitaires ».
Dès son arrivée à la capitale, Al-Joulani, cet homme de 42 ans, a donné des messages d’assurances. Les décisions déjà prises par «le commandement général de l’opposition», s’apparentent à une ligne de conduite dessinant l’avenir. « Amnistiés, tous militaires engagés sous les forces de Bachar Al-Assad sont protégés », « personne n’a le droit de réclamer le sang des martyrs », « il est interdit d’imposer une quelconque tenue vestimentaire aux femmes tant le respect des libertés individuelles est la base de la construction du pays », entre autres décrets publiés, visent-il à séduire ou s’agit-il d’engagements à respecter. A Idlib (Nord-ouest) où il avait développé depuis 2017 une sorte de zone autonome, le groupe HTS qui demeure en faveur d’un avait été accusé par des défenseurs des droits humains d’exactions qui s’apparentent selon l’ONU à des crimes de guerre, provoquant des manifestations il y a quelques mois.
C’est dire qu’il serait naïf de croire que la Syrie est sortie du gouffre de l’instabilité vers la paix totale et le développement. D’ailleurs, à ce profil controversé de l’homme fort du pays, vient s’ajouter la menace de l’entité sioniste qui a immédiatement profité de la situation pour s’installer au Golan. Sans attendre, l’entité l’armée d’occupation sioniste a pris possession du plateau du Golan, d’où l’entité sioniste s’est pourtant désengagée depuis 1974, estimant qu’il s’agissait d’une question de « sécurité ».
Pire, selon l’observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme (OSDH), Israël a lancé des dizaines de frappes aériennes intensives sur les sites militaires syriens, « détruisant délibérément des dépôts d’armes et
de munitions ». Tous ces événements s’accélèrent alors que le transfert du pouvoir a commencé hier avec l’officialisation par l’homme fort de la Syrie, Abou Mohammad Al-Joulani de Mohamed El Bachir, comme Premier ministre du gouvernement syrien de transition, et ce jusqu’au 1er mars 2025. Il aura pour mission de former un nouveau gouvernement pour gérer cette phase. Une phase qui s’annonce décisive pour l’avenir d’un peuple qui se trouve, une fois de plus, à la croisée des chemins et face à son destin n l Karim.L.

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