Dans une démarche coordonnée et inédite, cinq pays — le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Norvège — ont annoncé, mardi, l’imposition de sanctions à l’encontre de deux figures de l’extrême droite israélienne, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich. Ces mesures font suite à des déclarations et actions jugées comme des appels directs à la violence contre les Palestiniens dans les territoires occupés.Les ministres des Affaires étrangères des cinq États ont dénoncé dans un communiqué commun les propos tenus par Ben Gvir et Smotrich, qu’ils accusent d’avoir encouragé des actes de violence extrême ainsi que de graves atteintes aux droits fondamentaux des Palestiniens. Ils jugent particulièrement alarmante leur rhétorique appelant au déplacement forcé de populations palestiniennes et à la multiplication des colonies israéliennes en Cisjordanie.
Ces positions sont qualifiées d’« inacceptables », « dangereuses » et « effroyables » par les signataires.Le communiqué précise que les sanctions visent principalement la situation en Cisjordanie occupée, mais souligne aussi le lien indissociable avec la tragédie en cours dans la bande de Gaza. Les cinq pays expriment leur profonde inquiétude face aux souffrances continues des civils palestiniens, aggravées par des restrictions à l’acheminement de l’aide humanitaire.
Ils insistent sur le respect du droit international humanitaire et rejettent catégoriquement toute tentative de déplacement illégal des Palestiniens, que ce soit depuis Gaza ou la Cisjordanie, ainsi que toute réduction du territoire de l’enclave gazaouie.Les sanctions comprennent notamment une interdiction d’entrée sur le sol britannique pour les deux ministres ainsi que le gel de leurs avoirs financiers au Royaume-Uni.
Ces décisions interviennent quelques semaines après que Bezalel Smotrich a annoncé, en mai, la création de 22 nouvelles colonies en Cisjordanie — une initiative perçue par la communauté internationale comme une tentative d’annexion de facto du territoire occupé. Itamar Ben Gvir, quant à lui, avait suscité l’indignation internationale en participant à une prière collective sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, aux côtés de centaines de colons, un acte lourdement symbolique dans le contexte explosif de Jérusalem-Est. Cette réaction concertée marque un tournant dans l’attitude de plusieurs pays occidentaux vis-à-vis de responsables israéliens, en mettant clairement en cause leur rôle dans l’escalade de la violence et la détérioration de la situation humanitaire dans les territoires palestiniens .
Farid B.
Palestine :Cinq pays sanctionnent Ben Gvir et Smotrich, gèle de leurs avoirs et interdiction de voyages

