Présidant l’ouverture de la 13e édition du Salon international Africa & Mediterranean Energy & Hydrogen Exhibition and Conference (NAPEC 2025), le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé hier lundi à Oran que l’Algérie accorde une importance stratégique au renforcement de la coopération énergétique avec les pays africains et ceux du bassin méditerranéen. Cette dynamique s’inscrit dans une vision commune de transition énergétique équilibrée et durable.
M. Arkab a mis en avant le rôle central de l’Algérie dans les grands projets d’intégration régionale, citant en exemple le gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie et le Niger, avec une capacité d’exportation de 30 milliards de mètres cubes par an.
Ce projet, selon lui, incarne un partenariat africain constructif, porteur de développement local pour les pays de transit et garant de sécurité énergétique intercontinentale.
Pour M. Arkab, la coopération régionale et méditerranéenne est un pilier fondamental de la stratégie énergétique nationale, fondée sur l’ouverture, le partenariat et la durabilité.
Mourad Adjal : l’hydrogène, levier de croissance et de souveraineté énergétique
Prenant la parole à son tour, le ministre de l’Énergie et des Énergies Renouvelables, Mourad Adjal, a souligné l’importance d’une coopération active pour lancer des projets structurants, notamment dans le domaine de l’hydrogène et des réseaux énergétiques transfrontaliers. Il a rappelé que cette orientation stratégique est soutenue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le cadre d’un avenir énergétique à faible émission de carbone.
M. Adjal a insisté sur la nécessité de créer des marchés régionaux de l’énergie, dans un climat économique favorable à l’investissement. L’Algérie, a-t-il affirmé, renforce ses infrastructures pour consolider sa position de fournisseur fiable et historique, tout en encourageant les projets communs et les échanges d’électricité entre les deux rives de la Méditerranée. Il a évoqué le projet SoutH2 Corridor, dédié au transport de l’hydrogène, comme axe majeur de cette coopération.
Le ministre a également mis en avant la feuille de route nationale pour le développement de l’hydrogène, qui sera mise en œuvre en partenariat avec les acteurs publics et privés.
Il a appelé à établir des cadres financiers et réglementaires adaptés, à maîtriser la chaîne de valeur de l’hydrogène, et à mobiliser les entreprises nationales pour la fabrication d’équipements et la fourniture de services industriels. Dans le cadre du programme de développement des énergies renouvelables, M. Adjal a annoncé le lancement de projets totalisant une capacité de 3 200 MW. Ce programme permettra des économies en gaz, favorisera le développement industriel, l’exportation d’électricité verte et la réduction de l’empreinte carbone. Il a également salué les investissements de Sonelgaz dans l’interconnexion Nord-Sud, gage de stabilité et de sécurité énergétique.
Rachid Hachichi : «Sonatrach, pilier régional de sécurité énergétique et d’innovation»
Le président-directeur général du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, a réaffirmé que la coopération avec les pays africains et méditerranéens est au cœur des priorités du groupe. Intervenant à l’ouverture du NAPEC 2025, il a souligné que les défis énergétiques actuels exigent des partenariats solides, fondés sur des intérêts convergents et des besoins partagés en matière de recherche, de développement et d’innovation technologique.
M. Hachichi a rappelé que Sonatrach s’emploie à consolider sa position en tant que pôle régional de sécurité énergétique, notamment à travers des investissements dans le transport, le stockage, l’hydrogène et les nouvelles énergies.
L’Algérie, grâce à sa position géographique et à son expertise, constitue un pont naturel entre l’Afrique et l’Europe, et Sonatrach œuvre à renforcer cette connexion par des projets d’infrastructure et de formation. Il a également insisté sur l’évolution des enjeux énergétiques, qui ne se limitent plus à la disponibilité ou au prix, mais englobent désormais la durabilité, la propreté et la sécurité. La numérisation, l’intelligence artificielle et les technologies modernes sont, selon lui, des leviers essentiels pour optimiser la production et réduire l’empreinte carbone.
Sonatrach a fait de la réduction des émissions de méthane un axe central de sa stratégie environnementale, en cohérence avec la politique nationale sur le climat. Le gaz naturel, a-t-il rappelé, reste un carburant de transition incontournable dans l’équation énergétique mondiale.
Une vision partagée pour une transition énergétique réaliste
Le thème choisi pour cette 13e édition du NAPEC, «Partenariat, investissement, innovation et technologie», reflète une vision commune entre les acteurs publics et privés, visant à concilier les exigences du développement avec la préservation de l’environnement.
Ces quatre piliers constituent, selon les intervenants, la base d’une transition énergétique réaliste, efficace et solidaire, au service des peuples africains et méditerranéens .
Samira A.

