Inédit. Les trois candidats à l’élection présidentielle anticipée, Abdelmadjid Tebboune, Youcef et Abdelaali Hassani Cherif contestent les chiffres annoncés par l’autorité nationale indépendante des élections (ANIE), relevant l’absence de transparence et des contradictions.
Réunis dans la soirée de dimanche à lundi au siège national du FFS, les directions de campagne des trois candidats ont exprimé leur rejet des résultats affichés par l’instance de Mohamed Charfi.
Selon ces résultats, Abdelmadjid Tebboune a raflé la mise avec 5 329 253 de voix, soit 94,65%. Abdelaali Hassani Cherif arrive en deuxième position avec 178 797 voix, soit 3,17%.
Le candidat du FFS est classé dernier de la liste, avec seulement 122 146 voix exprimées, ce qui représente 2,16%. La direction de campagne du candidat islamiste a été la première a voir dénoncé ces résultats, suivie par le FFS, avant qu’un communiqué commun signé par les directions de campagne des trois candidats ne vienne officialiser les doutes et rejeter les chiffres de l’ANIE.
Elles ont fait état « d’imprécisions, de contradictions, d’ambiguïtés et d’incohérences ».
« Nous soussignées, directions de campagne des trois candidats à la présidentielle du 7 septembre 2024, Aouchiche Youcef, candidat du Front des forces socialistes (FFS), Tebboune Abdelmadjid, candidat indépendant, et Hassani Cherif Abdelaali, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), informons l’opinion publique nationale que des imprécisions, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences ont été relevées dans les chiffres lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections », lit-on dans le communiqué. Le texte cite, en particulier, « des imprécisions et des contradictions dans les chiffres des taux de participation annoncés et des contradictions entre les chiffres annoncés par le président de l’Autorité et les procès-verbaux de dépouillement et de concentration des voix remis par les commissions électorales communales et de wilaya ».
Les directions de campagne ont aussi relevé « l’ambiguïté du communiqué d’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle, qui ne comportait pas la plupart des données essentielles des communiqués d’annonce des résultats, comme il est d’usage dans toutes les échéances nationales importantes », faisant également état d' »une incohérence dans les taux annoncés pour chaque candidat ». L’ANIE n’a pas tardé à réagir à ce communiqué. Sans contester les reproches des trois candidats, l’autorité de Mohamed Charfi a aggravé son cas en précisant qu’elle n’avait pas reçu tous les procès-verbaux de dépouillement. Pourquoi alors annoncer les résultats si les PV ne sont pas tous reçus ? Cette affaire met le président de l’ANIE dans un embaras total, d’autant plus qu’il s’agit d’un fait inédit .
Fateh H.