Selon les derniers chiffres de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement), la dette cumulée des gouvernements à travers le monde a grimpé à 97 000 milliards de dollars en 2023, contre 91 400 milliards un an plus tôt. Une hausse de 5 600 milliards de dollars qui illustre le recours croissant à l’emprunt par de nombreux pays.
Le tiers de cette dette pharamineuse est détenu par les nations en développement, à l’image du Brésil, de l’Inde ou de l’Égypte qui affichent les plus importants niveaux d’endettement public. Le continent africain n’est pas épargné, avec une dette moyenne atteignant 62% du PIB en raison des chocs économiques mondiaux. Une situation préoccupante qui entrave la capacité de ces États à financer les services publics essentiels comme l’éducation et la santé, avertit l’organe onusien. Une réalité que l’Algérie semble résolue à éviter. En effet, le pays ne figure pas sur la liste des gouvernements endettés publiée par la CNUCED. Une ligne de conduite réaffirmée à maintes reprises par le président Abdelmadjid Tebboune, qui rejette catégoriquement tout recours à l’endettement extérieur. « C’est une honte et une trahison pour les martyrs »,a martelé le chef de l’État, convaincu qu’il suffit d' »organiser les choses » pour s’en passer. Une position de principe, l’Algérie considérant que la dette oblige à « garder le silence » et l’empêche de défendre les grandes causes comme les droits humains ou la question palestinienne. Malgré les appels de certains économistes à s’endetter, le pays semble donc déterminé à poursuivre sa politique de non-endettement, quitte à résister au « piège » qui lui serait tendu selon M. Tebboune. Une ligne rouge que peu d’États peuvent encore se permettre à l’heure où la dette globale enfle dangereusement .
Farid B.