Du 3 au 7 novembre 2025, Alger deviendra le centre névralgique de la coopération fiscale africaine en accueillant le Forum africain des administrations fiscales (ATAF).
Cet événement d’envergure internationale, piloté par la Direction générale des impôts (DGI), réunira des experts, des décideurs et des institutions venus d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’ailleurs, pour débattre des défis communs liés à la fiscalité moderne. Selon Ghania Rabhi Mansour, directrice des relations fiscales internationales à la DGI, ce forum constitue une opportunité stratégique pour les administrations fiscales africaines de mutualiser leurs efforts et de renforcer leurs capacités face à des enjeux majeurs : fraude fiscale, évasion fiscale, et flux financiers illicites.
La présence de partenaires internationaux tels que l’ONU, l’OCDE et d’autres organisations spécialisées témoigne de l’importance globale de ces problématiques. Le secteur privé sera également de la partie, preuve que la fiscalité ne se joue plus uniquement dans les bureaux des États, mais dans l’ensemble du tissu économique.
Vers une fiscalité solidaire et multilatérale
«Nous vivons à l’ère du multilatéralisme, où les frontières économiques s’effacent», a souligné Mme Rabhi Mansour lors de son intervention sur la Chaîne 3. Elle insiste sur la nécessité d’une coopération renforcée entre administrations fiscales pour éviter que la concurrence fiscale ne devienne un outil de déséquilibre entre États. Ce forum vise donc à créer un espace de dialogue, d’échange de bonnes pratiques et d’assistance technique, afin que chaque pays puisse disposer des outils nécessaires pour affronter les défis fiscaux contemporains. Parmi les thèmes phares de l’ATAF 2025 figure la transformation numérique des administrations fiscales.
Pour Mme Rabhi Mansour, la numérisation est un tournant décisif : elle permet une traçabilité accrue, une meilleure gestion des données, et un contrôle basé sur les risques identifiés par les algorithmes plutôt que par l’intervention humaine.
Cette approche moderne promet de réduire significativement l’économie informelle et de renforcer la sécurité juridique des systèmes fiscaux.
Membre de l’ATAF depuis 2024, l’Algérie entend jouer un rôle actif dans cette dynamique continentale. Forte de son expertise et de ses pratiques fiscales, elle souhaite contribuer à l’élaboration de solutions innovantes tout en s’inspirant des réussites africaines.
Le Bénin, pionnier en facturation électronique, ou encore le Kenya et le Nigeria, qui ont développé des systèmes d’imposition des services numériques, sont cités comme modèles à suivre.
L’ATAF 2025 ne sera pas un simple colloque technique. Il incarne une ambition collective : celle de construire une fiscalité africaine plus juste, plus transparente et mieux armée face aux défis de la mondialisation. Alger, en accueillant ce rendez-vous stratégique, confirme son rôle de plateforme régionale pour les réformes fiscales et la coopération internationale .
Samira A.

