La tempête politique qui secoue la France s’est intensifiée ce mardi, gagnant jusqu’au cœur du camp présidentiel. Emmanuel Macron, de plus en plus isolé, a chargé Sébastien Lecornu de mener «d’ultimes négociations» pour tenter de bâtir une coalition. Mais les appels à une sortie rapide de crise se multiplient, y compris parmi ses alliés historiques.
Coup de théâtre : Édouard Philippe, chef du parti Horizons et ancien Premier ministre, a exhorté le président à quitter ses fonctions avant le terme de son mandat. Il lui a demandé d’organiser une élection présidentielle anticipée, une fois le budget 2026 adopté.
«L’État s’affaisse, il n’est plus tenu», a-t-il déclaré, estimant que «prolonger cette paralysie pendant encore 18 mois serait insoutenable». La veille déjà, Gabriel Attal, autre ancien chef du gouvernement et jadis proche de Macron, avait pris ses distances de manière tranchante, affirmant ne «plus comprendre les décisions» du chef de l’État.
Ces prises de position marquent une rupture nette au sein de la majorité présidentielle, révélant une fracture profonde entre le pouvoir exécutif et ses anciens soutiens.
La crise s’est aggravée avec la démission surprise du gouvernement Lecornu, nommé… quatorze heures plus tôt. Un épisode inédit qui a plongé le pays dans une instabilité institutionnelle sans précédent.
Dans l’opposition, les appels à la démission du président se font plus pressants.
Jean-Luc Mélenchon et son mouvement insistent sur la nécessité d’une «solution claire, nette, franche et massive», et brandissent l’arme de la motion de destitution, dont la recevabilité sera examinée aujourd’hui mercredi par le Bureau de l’Assemblée nationale.
De son côté, l’alliance RN-Ciotti annonce qu’elle censurera «systématiquement tout gouvernement» tant que la dissolution ou la démission présidentielle ne sera pas actée. Face à cette impasse, la France semble suspendue à une décision majeure. Le spectre d’une présidentielle anticipée, longtemps tabou, s’impose désormais comme une issue envisagée jusque dans les rangs du pouvoir. Le pays entre dans une zone de turbulences politiques où chaque jour peut faire basculer l’équilibre institutionnel .
Lamine N.
Crise politique en France: Macron cerné, l’appel à une présidentielle anticipée fait éclater les lignes

