Après les pluies abondantes :Des barrages pleins, des réserves renforcées et de nouveaux projets à l’horizon

L’Algérie enregistre une amélioration significative de ses ressources hydriques, grâce aux récentes précipitations qui ont permis à plusieurs barrages stratégiques à travers le pays d’atteindre leur capacité maximale. Un soulagement pour les régions historiquement affectées par le stress hydrique, notamment à l’approche de la saison estivale.Parmi les cas les plus notables figure le barrage de Brezina à El Bayadh,
qui a atteint son seuil maximal jeudi à 21h20, entraînant un débordement par le déversoir supérieur
avec un débit de 85 m³/s. Face à cette situation, l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) a ordonné l’ouverture des vannes de vidange de fond à 50 %, permettant l’évacuation contrôlée de 20 m³/s d’eau limoneuse, afin de protéger l’infrastructure et les zones en aval.Dans la wilaya de Mascara, le barrage de Oued El Tlelat a également été rempli à pleine capacité dans la nuit de jeudi à vendredi. L’eau a dépassé le déversoir de 15 cm, correspondant à un débit de 6,54 m³/s. En réponse, les vannes ont été partiellement ouvertes à 25 % vendredi matin, assurant un débit sortant de 30 m³/s.À Jijel, sur la côte est, le barrage de Kissir a connu une situation similaire, débordant lui aussi après avoir atteint sa capacité maximale.

Une opportunité stratégique pour l’avenir hydrique du pays
Ces apports exceptionnels en eau représentent un atout majeur pour renforcer l’approvisionnement en eau potable et soutenir l’irrigation agricole, surtout dans les wilayas sous forte pression hydrique durant l’été. À ce titre, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a révélé qu’une série d’études étaient en cours pour la réalisation de 34 nouveaux barrages potentiels, capables de stocker un milliard de mètres cubes d’eau supplémentaires. Ces projets seront lancés en fonction des ressources financières disponibles. L’objectif est ambitieux : atteindre 95 grands barrages d’ici à 2030, pour une capacité cumulée de 12 milliards de m³, en plus de 750 petits barrages et seuils représentant une capacité de 350 millions de m³.Le secrétaire général du ministère, Omar Bouguerra, a également mis en avant les effets déjà visibles de cette dynamique : dans l’ouest du pays, les taux de remplissage des barrages sont passés de 17,88 % en 2023 à 43,76 % en 2024. À l’est, ils atteignent 53,45 %, contre 60,12 % en 2023, tandis que la région centre reste stable autour de 16,80 %.Ces données traduisent non seulement une amélioration conjoncturelle des ressources, mais aussi la nécessité d’une gestion stratégique et durable de l’eau à long terme, dans un contexte marqué par le changement climatique. L’Algérie semble désormais prête à relever ce défi .
M.M.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *