Encore une fois, la mouture de l’avant-projet de statut particulier des travailleurs de l’éducation fait des mécontents parmi les partenaires sociaux qui appellent le ministre de tutelle à « respecter » les instructions du Président de la République, dans ce sens. Quatre syndicats autonomes, ont interpellé le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, à l’effet de «transmettre une copie de la mouture, comme il s’st engagé auparavant ».
« Les décisions prises lors du Conseil des ministres du 02 mai 2022, portant sur la révision du statut particulier des enseignants ont été suivies par des sorties du Président de la République qui a insisté sur l’importance à donner à l’enseignant et l’amélioration de sa situation socioéconomique, en particulier concernant sa carrière professionnelle », écrivent dans un communiqué commun, le Cnapeste, le Satef, le Cla et le Snapest.
Les quatre syndicats affirment que malgré le rappel du chef de l’Etat, à l’occasion de la Journée mondiale du savoir, « le ministère de l’Education a sauté sur ses orientations, mettant l’avenir de l’école algérienne otage entre les mains d’une commission technique qui s’est démasquée et a pris partie pour le corps administratif au détriment du corps pédagogique dont l’enseignant qui représente pourtant la colonne vertébrale de l’école ».
Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, le Conseil des lycées d’Algérie et le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, s’adressant au ministre Belabed, lui rappellent « ses engagements ». Des engagements pris lors de la réunion du 25 octobre 2021 et à l’occasion de rencontres bilatérales avec les syndicats, portant « sur la protection des acquis des corps d’enseignement et la non atteinte à tout ce qui a été réalisé, en application des instructions du Président Abdelmadjid Tebboune, comme il s’est engagé à remettre une copie de la mouture du statut à l’ensemble des partenaires sociaux dans l’objectif d’enrichir le débat, avant de la soumettre au gouvernement ».
« Chose qu’il n’a pas faite jusqu’à présent », regrettent les signataires du communiqué, se disant même « surpris » que la réunion du 26 novembre dernier soit consacrée à l’annonce des conclusions de la commission chargée de la révision de ce texte important.
« Ne pas remettre une copie aux syndicats relève d’une mauvaise intention des responsables en charge de cette mission et d’une volonté délibérée d’atteindre la stabilité du secteur », avertissent les 4 syndicats qui appellent le ministre de tutelle « à éviter de tomber dans le cercle de fuite en avant et de la politique du fait accompli qui compromettrait le secteur ».
Tout en affirmant que leurs bases militantes sont « mobilisées » à défendre l’honneur du corps des enseignants, les syndicats expriment « leur rejet » de toute mouture du statut « sans qu’une copie le leur soit remise au préalable ».
Farid B.
