La nouvelle ministre allemande de l’Économie, Katherina Reiche, a annoncé mercredi un changement de cap dans la politique énergétique du pays, affirmant la nécessité d’une stratégie plus diversifiée et plus fiable, notamment par le développement massif de centrales à gaz. S’exprimant lors de la cérémonie de passation avec son prédécesseur écologiste, Robert Habeck, Mme Reiche a esquissé les grandes lignes de sa vision, en rupture partielle avec la politique menée jusqu’ici.Si elle a salué les avancées des énergies renouvelables, qu’elle a qualifiées de « véritable réussite » et de « moteur essentiel des progrès réalisés en matière de protection du climat », Mme Reiche a néanmoins souligné que ces sources, malgré leurs atouts, ne sont pas en mesure de garantir une production électrique stable et abordable à tout moment de l’année.« Nous devons être réalistes.
Les renouvelables seules ne suffiront pas à sécuriser notre approvisionnement énergétique », a déclaré l’ancienne responsable d’une filiale du groupe énergétique EON, plaidant pour une politique pragmatique et technologiquement équilibrée. Dans cette optique, la ministre a affirmé son engagement à lancer la construction de nouvelles centrales à gaz représentant une capacité de 20 gigawatts d’ici 2030.
Ce projet s’inscrit dans une volonté de maintenir un niveau de production d’électricité fiable, tout en veillant à la compétitivité économique et à la stabilité des prix pour les consommateurs et les industriels. Elle a également insisté sur la nécessité de « maîtriser les coûts » et d’assurer une transition énergétique qui reste soutenable pour l’économie allemande, tout en répondant aux impératifs de souveraineté énergétique dans un contexte international instable.Ce repositionnement marque une étape importante dans le débat sur l’avenir énergétique de l’Allemagne, qui cherche à concilier transition écologique, sécurité d’approvisionnement et performance économique .
R.E.
Transition énergétique :L’Allemagne réintègre le gaz
