Le « dôme » du Park Mall de Sétif, qui abrite les 5èmes Journées internationales du cinéma (4-7 mai), a servi de décor, samedi soir au terme de la cérémonie d’ouverture, à une projection honorifique du moyen-métrage révolutionnaire de Hadjer Sebata (invitée d’honneur de la manifestation) « Tayara Safra » (l’avion jaune). Les autorités de la wilaya, des personnalités du monde du 7ème art (acteurs, réalisateurs et opérateurs de l’industrie cinématographique de 10 pays: Algérie, Tunisie, République arabe sahraouie démocratique, Syrie, Palestine, Liban, Chypre, Egypte, Iran et Sultanat d’Oman), ainsi qu’un public de férus des salles obscures, a assisté à la projection de ce film de 40′ qui traite des pratiques odieuses et inhumaines du colonialisme français pendant la Révolution. Le film de Hadjer Sebata relate l’histoire d’une jeune algérienne, Djamila, campé par Souhila Maâlem, qui a perdu son frère sous les bombes lâchées par « l’avion jaune », nom donné aux avions de guerre utilisés à cette époque par l’armée coloniale.
La réalisatrice algérienne a déclaré, en marge de la projection honorifique de son moyen-métrage, que « Tayara Safra », dont la projection à Sétif coïncide avec le 79ème anniversaire des Massacres du 8 mai 1945, « glorifie l’histoire de la Révolution algérienne, en mettant en avant des femmes qui ont lutté pour la libération de l’Algérie et qui ont consenti d’énormes sacrifices ». Indiquant avoir « essayé, à travers ce film, d’honorer toutes les femmes algériennes », elle a souligné que cette production « ne raconte pas une histoire vraie, mais une histoire imaginaire » qui lui a permis de « faire passer un message: de nombreuses femmes algériennes ont été touchées dans leur chair, soit en perdant un ou plusieurs êtres chers, comme Djamila qui a perdu son frère Brahim sous les bombes françaises, soit en voyant mourir, d’une autre manière, des pères, des sœurs et des frères ». Les femmes algériennes « se sont sacrifiées et furent un exemple de courage pendant la glorieuse Révolution, et le moins que nous puissions leur offrir est de faire revivre leur mémoire, de la préserver et de la transmettre aux générations montantes », a également déclaré la réalisatrice à l’APS, exprimant sa fierté d’être « la première réalisatrice algérienne à mettre en scène une œuvre cinématographique sur la glorieuse Révolution de libération ».