face aux dérives spéculatives ayant proliféré autour de l’importation des voitures d’occasion de moins de trois ans, le gouvernement algérien resserre la vis.
Dans le projet de loi de finances 2025, une nouvelle disposition musclée vise à endiguer ce fléau en rendant ces véhicules totalement « incessibles » durant les trois premières années suivant leur acquisition. Un rempart juridique pour garantir que les avantages fiscaux accordés dans ce cadre profitent bien aux particuliers résidents, et non à des revendeurs véreux.
Concrètement, l’article 203 du PLF prévoit d’inscrire dans la loi l’interdiction formelle de revendre, sous quelque forme que ce soit, tout véhicule de tourisme ou utilitaire importé d’occasion, qu’il soit électrique, thermique ou hybride, avant un délai de trois ans à partir de la date d’achat. Une entrave aux transactions visant à tarir la source des agissements opportunistes qui ont dénaturé l’esprit initial de l’ouverture à l’importation des voitures de moins de trois ans.Cette disposition radicale fait suite à la suspension, début octobre, de la délivrance des cartes grises pour ces automobiles. Une mesure d’urgence prise dans l’attente du cadre légal désormais proposé.
Les autorités ont en effet constaté une recrudescence alarmante des ventes spéculatives, au détriment des simples particuliers dont les besoins ont motivé l’assouplissement réglementaire de 2023. L’enjeu est de taille pour le pouvoir d’achat des ménages algériens.
Selon les douanes, ils ont déjà déboursé près de 400 millions de dollars pour importer plus de 26.000 voitures d’occasion en à peine un an et demi. Des sommes considérables que le gouvernement entend préserver en canalisant strictement ce dispositif d’importation vers sa finalité initiale : permettre aux citoyens d’acquérir à moindre coût un véhicule neuf ou récent. Une nouvelle démonstration de la détermination des autorités à réguler fermement ce segment décrié du marché automobile national .
Malik.M.