L’activisme démesuré des Emirats arabes unis en Afrique suscite craintes, interrogations et rejet, surtout dans les pays qui traversent des crises politique et sécuritaire.
Cet activisme qui se développe au fil des années en Afrique du nord est vu d’un oeil vigilant en Algérie où, des partis politiques et des personnalités publiques, s’interrogent sur les visées de cette présence avant de la dénoncer et de la rejeter, en estimant que les agissements d’Abu Dhabi menacent la stabilité du pays.
Le président du parti El Binai, Abdelkader Bengrina, était parmi les premiers à condamner les provocations émiraties. Avant-hier, c’est Louisa Hanoune, secrétaire general du PT, qui est montée au créneau en évoquant les menaces sérieuses que font peser sur notre pays les Émirats arabes unis, réclamant, cette fois-ci, «l’expropriation», seul traitement à réserver à un ennemi qui, selon elle, n’est pas le bienvenu chez nous.
Qualifiant cette monarchie de «bras droit de l’impérialisme américain et sioniste», Mme Hanoune a accuse Abou Dhabi de velléités «d’isoler» l’Algérie pour lui faire payer son refus catégorique de «toute normalisation avec l’entité sioniste».
« Ce sous-traitant du sionisme est accusé par le Soudan et la Tunisie qui ont commencé à révéler des choses horribles», a affirmé la patronne du PT, ajoutant que » nous n’avons pas besoin de leur présence, de leurs investissements».
Les émirats s’ingèrent dans tous les pays de la région du Sahel qui traversent des crises en les aggravant. La petite monarchie du Golf, premier pays du monde arabe à normaliser ses relations avec l’entité sioniste, s’investit économiquement et militairement dans la region et alimentent les conflits.
Il faut dire que les Emirats, dont les relations se sont dégradées avec l’Arabie saoudite, ont une capacité de nuisance énorme avec ses plus de 1 000 milliards de dollars de réserves de change.
Son rôle est soupçonné au Mali, au Niger, au Tchad et au Soudan.
Dans ce dernier pays qui sombré dans le chaos , Abou Dhabi attise le conflit, sous couvert de l’action humanitaire.
Le pays est en guerre entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah Burhan, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide commandées par Mohammed Hamdan Dagalo.
Au Soudan, on estime que le soutien extérieur en termes de fourniture de matériel de guerre et d’autres besoins a été la principale raison pour laquelle cette guerre a duré si longtemps.
Et ce sont les Emirats arabes unis qui sont au box des accusés.
Le représentant permanent du Soudan auprès des Nations Unies a appelé le mois dernier à la condamnation des Émirats. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, il a accusé les Émirats arabes unis de soutenir les Forces de soutien rapide (RSF) dans leur guerre d’un an contre l’armée soudanaise.
Une récente enquête médiatique a révélé comment Abu Dhabi avait loué une piste aéroportuaire au Tchad pour l’utiliser dans le domaine militaire au Soudan.
Fateh H.