C’est une solution radicale à un problème posé depuis plusieurs années et qui a constitué l’une des revendications persistantes des syndicats du secteur. La décision prise, avant-hier, par le chef de l’Etat en Conseil des ministres relative à la titularisation immédiate de l’ensemble des enseignants contractuels du secteur de l’Éducation, dont le nombre est de 59 987 enseignants, doit, en effet, marquer la fin d’une situation de précarité qui touche des milliers de fonctionnaires et qui, à maintes reprises, a provoqué la paralysie de l’école à cause des grèves des travailleurs.
De ce fait, les syndicats de l’Éducation sont unanimes à saluer une décision « salvatrice » pour un secteur en quête de stabilité.
Contacté par nos soins, le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a soutenu que « la décision d’intégration des enseignants contractuels est à saluer car avant tout c’est notre revendication et puis le secteur ne doit pas fonctionner avec ce nombre important d’enseignants contractuels car nous militons pour une école publique de qualité ».
« Cela va aussi apporter une certaine stabilité au secteur et aussi la stabilité pour cette catégorie d’enseignants qui pour certains d’entre-eux ont plus de 14 années d’ancienneté. Ils ont acquis une certaine expérience que nous ne devons pas perdre. 60 000 enseignants contractuels, ce n’est pas acceptable dans un secteur aussi stratégique que le secteur de l’éducation », a-t-il dit.
Interrogé par l’APS, le porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), Messaoud Boudiba, a souligné que donner à l’enseignant la place qu’il mérite va de paire avec l’amélioration de son niveau social et financier.
« Il importe d’élaborer des statuts protégeant les acquis de l’enseignant et promeut sa condition sociale », a-t-il dit, insistant sur « la remise par la tutelle d’une mouture de statut particulier des fonctionnaires relevant des corps spécifiques au secteur de l’éducation aux sections syndicales pour enrichissement comme l’avait promis le ministre à maintes reprises dans l’objectif de renforcer la stabilité du secteur ».
A propos de la décision relative à l’insertion des enseignants et des contractuels, M. Boudiba a estimé que cette décision était « positive », notamment avec leurs contributions au secteur depuis de longues années.
De son côté, le SG du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement primaire (SNAPEP), Mohamed Hmidat a salué les décisions prises au profit des enseignants et des professeurs, soulignant que le rétablissement de leur position ne sera qu’en enrichissant la loi.
Avant-hier, lors de la réunion du Conseil des ministre, le Président Tebboune a enjoint de « titulariser immédiatement l’ensemble des enseignants contractuels dans le secteur de l’Éducation, dont le nombre est de 59 987 enseignants, l’opération devant s’achever, au plus tard, fin février 2023.
Il a également ordonné de finaliser le Statut de l’enseignant avant le 31 décembre 2022, d’encourager les enseignants à accomplir leur devoir professionnel et à perfectionner le niveau de formation, tout en promouvant leur situation socioprofessionnelle, loin de toute exploitation, et ce, pour préserver le caractère sacré de ce métier noble.
Fateh H.