Face à la stagnation de la production halieutique nationale et la hausse constante de la demande en poisson, les autorités algériennes ont dévoilé une stratégie ambitieuse pour augmenter significativement les volumes pêchés ces prochaines années.
Selon le secrétaire général du ministère de la Pêche, Farid Harouadi, malgré un doublement de la flotte de pêche en 20 ans, la production algérienne plafonne autour de 100.000 tonnes par an depuis les années 90. Une contre-performance liée à l’exploitation limitée aux seules zones côtières. « La biomasse pêchable en mer territoriale est estimée à 187.000 tonnes seulement, tandis que les professionnels ne disposent pas des équipements requis pour prospecter en haute mer, qui regorge pourtant de ressources », a expliqué le responsable.
Prospecter en haute mer, un enjeu majeur
Pour remédier à cette situation, les autorités comptent développer la pêche hauturière en important des navires de plus de 40 mètres, capables de rester 15 à 30 jours en mer au large des côtes algériennes.
Une décision présidentielle vise à augmenter de 50% la production d’ici 2026 grâce à cette stratégie.
En parallèle, un vaste plan de développement de l’aquaculture marine est également prévu. Avec un potentiel évalué à 120.000 tonnes, ce secteur ne produit actuellement que 7.000 tonnes par an selon M. Harouadi. 187 projets sont enregistrés, dont 70 en cours de concrétisation, avec l’objectif de porter la
production à 10.000 tonnes d’ici fin 2024, puis 100.000 tonnes à l’horizon 2030.
Par ces différents leviers, l’Algérie ambitionne d’atteindre l’autosuffisance en produits halieutiques et de répondre à la demande intérieure sans cesse croissante. Un enjeu stratégique pour ce pays dont l’économie reste très dépendante des hydrocarbures .
Malik.M.