Le 17 décembre, l’eurodéputée allemande Pierrette Herzberger-Fofana présentera au Parlement européen un projet de résolution appelant l’Union européenne (UE) à traiter et à inverser les effets durables du colonialisme européen en soutenant un programme de réparations.
Cette résolution historique marque la première tentative formelle d’intégrer la question des réparations pour l’esclavage et le colonialisme à l’ordre du jour de l’UE.
Le projet de résolution souligne que de nombreuses anciennes colonies européennes, y compris en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, souffrent encore socialement, économiquement et écologiquement de l’héritage du colonialisme, de l’esclavage, de l’apartheid et du génocide. Il établit également un lien explicite entre la justice climatique et les réparations pour l’esclavage, affirmant que les pays développés et colonisateurs ont contribué de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre, au réchauffement climatique et à la dégradation de l’environnement, tandis que les pays en développement subissent davantage les
effets négatifs.
La résolution ne donne pas de détails spécifiques sur la forme que devraient prendre ces réparations, mais elle demande à la Commission européenne de commander et de publier un rapport sur la manière dont l’UE peut « mieux reconnaître et traiter les histoires et les héritages du colonialisme européen ».
Elle souligne également la nécessité de réviser les manuels scolaires à travers l’Europe pour fournir une meilleure compréhension de la traite des esclaves et du colonialisme, insistant sur le rôle de l’éducation dans la promotion d’une « compréhension plus nuancée des questions
migratoires ».
La présentation de cette résolution intervient après une déclaration commune publiée au début de l’année par l’UE et les dirigeants de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), reconnaissant que le passé esclavagiste de l’Europe avait infligé des « souffrances indicibles » à des millions de personnes et suggérant la nécessité de réparations pour ce qu’elle qualifie de « crime contre l’humanité ».
Cette initiative représente une avancée significative vers la reconnaissance et la prise en compte des séquelles persistantes du colonialisme dans les politiques européennes.
Malik.M.