Alors que les puissances étrangères, en particulier la France, sont chassées de l’Afrique, l’Algérie dont la diplomatie est basée sur le respect mutuel de la souveraineté des Etats, entre dans une dynamique de renforcement des liens déjà étroits avec les pays du continent. Depuis le début de l’année, il ne se passe presque plus un jour sans qu’un diplomate algérien débarque dans un pays d’Afrique.
La plus active de tous n’est autre que la secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, Mme Selma Bakhta Mansouri. Arrivée lundi à Djouba (Soudan du Sud), pour participer aux travaux du Comité ad hoc de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur le Soudan du Sud (C5), cette diplomate qui a fait son entrée au gouvernement lors du dernier remaniement opéré par le président Abdelmadjid Tebboune, n’a pas connu de répit depuis des jours. Avant Djouba, Mme Mansouri avait atterri dans plusieurs capitales africaines. Elle a ainsi pris part à Kampala (Ouganda), aux travaux de la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères et ceux de l’Agriculture, préparatoire au Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) post-Malabo.
Mais avant, elle avait rencontré le vice-ministre ougandais des affaires étrangères chargé de la coopération régionale, John Mulimba, et abordé avec lui les moyens à même de renforcer les relations bilatérales et d’établir de nouveaux partenariats. Au menu des échanges également, il y avait les développements de la situation sécuritaire en Afrique, le renforcement de la complémentarité continentale et la réforme institutionnelle des structures de l’UA.
Selma Bakhta Mansouri fait ses preuves
Ce qui est intéressant à relever aussi, c’est que les déplacements de Mme Mansouri ne se limitent pas aux réunions déjà programmées dans différents cadres. La secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, a été à maintes fois « l’intermédiaire direct » du Président Tebboune, pour remettre des messages à ses homologues africains. C’était le cas d’ailleurs le 6 janvier lorsqu’elle a été reçue à Monrovia par le président de la République du Liberia, Joseph Nyuma, et le lendemain à Banjul, par le président gambien, Adama Barrow, à qui elle avait transmis les salutations de Tebboune et «sa volonté d’œuvrer au renforcement des relations de coopération entre les deux pays».
Il n’y a point de doute : L’Algérie est bel et bien dans une offensive diplomatique pour consolider ses liens en Afrique dans une conjoncture mondiale instable, d’autant que ce continent constitue de fait son prolongement naturel. C’est pourquoi d’ailleurs, le président Tebboune est engagé personnellement.
L’engagement personnel de Tebboune
Et le travail de Mme Mansouri, voire même du secrétaire d’Etat auprès du ministre des AE, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, reçu jeudi dernier, par le président de la République de Sierra Leone en qualité d’envoyé spécial du chef de l’Etat, vient renforcer celui d’Ahmed Attaf qui est sur le terrain africain depuis le début de l’année.
Le chef de la diplomatie algérienne a effectué une tournée entre le 6 et 8 janvier dernier, qui l’a conduit dans quatre pays : la République du Centrafrique, le Cameroun, le Congo et le Bénin.
Et à chacun de ses déplacements, les dossiers qui constituent des défis pour l’Afrique, tels que
«l’appartenance au G20, la représentation au sein du Conseil de sécurité, l’appropriation des missions de sécurité qui la concerne, la ZLECAF» et le règlement de certains conflits, sont remis sur la table. C’est dire que l’Algérie, indépendamment des liens économiques, légitimes d’ailleurs à tisser, semble décidée à prendre sur elle la lourde tâche de défendre l’unité et les intérêts de l’Afrique au monde. Une mission pour laquelle toute la diplomatie est mobilisée .
Farid B.
