Boeing 737 : Air Algérie réaffirme sa confiance

En 2023, Air Algérie, la compagnie aérienne nationale, a franchi une étape importante en signant un contrat avec le géant aéronautique américain Boeing pour l’acquisition de huit avions moyen-courriers de type 737 Max 9. Cette commande, confirmée un mois plus tard lors du prestigieux Salon aéronautique du Bourget à Paris, s’inscrit dans une stratégie de modernisation de la flotte algérienne. Mais ce choix n’est pas anodin, car les Boeing 737 Max, nouvelle génération de l’emblématique monocouloir du constructeur de Seattle, ont été au cœur d’une crise sans précédent ces dernières années. Après les tragiques crashs meurtriers de Lion Air en octobre 2018 et d’Ethiopian Airlines en mars 2019, ces appareils ont essuyé une interdiction de vol quasi-généralisée dans le monde en raison de sérieux doutes sur leur sécurité.
Les enquêtes techniques ont en effet révélé que ces deux catastrophes aériennes étaient liées à une défaillance du système anti-décrochage MCAS, censé améliorer les caractéristiques de vol mais qui
s’est activé de manière intempestive. Boeing s’est vu reprocher un manque de transparence et de
formation adéquate pour les pilotes sur ce dispositif.
Après des mises aux normes, les 737 Max ont finalement été réautorisés à voler fin 2020 aux États-Unis puis en 2021 en Europe. Mais l’épisode a lourdement entaché la réputation du constructeur, qui a dû s’acquitter d’une amende de 2,5 milliards de dollars pour solder les poursuites.
Et surtout, la confiance des compagnies aériennes a été durablement ébranlée. C’est pourquoi le grave incident survenu en janvier 2024 sur un vol d’Alaska Airlines, avec la perte en plein ciel d’une porte, d’un hublot et d’un siège sur un 737 Max 9, a ravivé les craintes.
Une succession de défaillances qui alimente les interrogations sur la fiabilité de cette gamme d’avions, malgré les corrections apportées.
Une confiance réaffirmée dans les 737 Max Pourtant, Air Algérie semble faire contre mauvaise fortune bon cœur et maintient mordicus sa confiance dans les appareils de Boeing.
« Notre flotte comprend déjà des Boeing, des Airbus et des ATR depuis des années. Les principaux problèmes du Max concernaient le MCAS et le manque de formation, ce qui est désormais réglé », a défendu Hamza Benhamouda, le PDG de la compagnie. Tout en reconnaissant que « la presse rapporte beaucoup d’incidents liés à la maintenance », le patron affirme que « Boeing est aujourd’hui très surveillé par le régulateur américain ». Et de rappeler philosophiquement que « l’histoire de l’aviation est jalonnée de ‘maladies de jeunesse’ pour les nouveaux avions ». Une position tranchée, qui illustre la volonté d’Air Algérie de poursuivre sa stratégie de renouvellement progressif de sa flotte vieillissante.
Avec ces 8 Boeing 737 Max 9 d’une capacité de 180 sièges, mais aussi deux cargos 737-800BCF pour répondre à la demande de fret, la compagnie algérienne vise à moderniser ses opérations. Car si elle exploite déjà 25 Boeing 737-800 d’une capacité de 146 à 162 sièges sur ses liaisons vers la France et l’Europe, son parc aérien reste hétéroclite. Il compte également 5 737-600 plus anciens, 8 gros-porteurs long-courriers Airbus A330 et 15 turbopropulseurs régionaux ATR 72. Un renouveau qui s’imposait pour la compagnie nationale, désireuse de gagner en fiabilité et en compétitivité sur ses principales lignes.
Malik.M.

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