Fin de l’histoire pour le faux »Général » et escroc Yacoub Belhasni. Le jeune de 25 ans qui s’est fait connaître en 2021 suite à l’explosion de son affaire d’escroquerie ayant ciblé de nombreux hauts fonctionnaires de l’État, des walis, des magistrats et des diplomates, arrêté et extradé d’Allemagne en octobre 2023, a été condamné à 10 ans de prison ferme.
Le verdict a été prononcé, hier, par le juge du Pôle pénal de lutte contre les délits liés aux TIC (technologies de l’information et de la communication), près le tribunal de Dar El Beïda, à Alger, à l’issue de son procès durant lequel Yacoub a refusé l’assistance d’un avocat. Celui qui se faisait passer tantôt pour un officier supérieur de la Sécurité intérieure, tantôt pour un colonel de la sécurité de l’armée et très souvent pour le secrétaire du cabinet de la présidence de la République, a été condamné, outre la peine de 10 ans de prison ferme, à une amende de 1 million de DA. Plusieurs chefs d’inculpation avaient été retenus contre l’escroc dont «faux et usage de faux», «intervention, sans en avoir la qualité, dans des fonctions publiques, civiles ou militaires», «escroquerie et tentative d’escroquerie en recourant aux TIC» et «violation de la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger».
Dans cette affaire où étaient impliqués 7 autres co-prévenus, un seul qui se trouve en fuite, K. Abdelkrim en l’occurrence, a écopé de 5 ans de prison ferme, tandis que les six autres ont bénéficié de la relaxe.
Durant le procès, le jeune escroc qui a hésité dans un premier temps à répondre aux accusation a fini par reconnaître les faits, tout en gardant le silence sur certains faits qui impliquent des noms « pour des raison d’État », a-t-il expliqué au juge. Au moins 64 victimes, selon le dossier judiciaire, sont tombées dans le piège de Belhasni Yacoub qui, en contrepartie de sommes importantes d’argent en dinars mais aussi en devise, leur promettait parfois « des promotions ». Ces sommes d’argent transférées à l’étranger, ou récupérées de l’étranger, étaient versées sur des comptes des membres de sa famille ou de ses amis.
Lorsqu’il est en Algérie, son procédé était inédit! Se faisant passer, -juste par téléphone ou en présentant de faux documents-, pour un officier des services de sécurité ou le secrétaire du Cabinet de la présidence, Yacoub donnait rendez-vous à ses victimes à l’hôtel Sofitel d’Alger où des chambres étaient réservées pour la réception des dossiers et des personnes visées. Mais, son plan a fini par s’écrouler lorsque la présidence a démenti toute relation avec le signataire des réservations. En plus des hauts fonctionnaires, des ministres, des walis et des directeurs de wilayas, l’université Ferhat Abbas de Sétif, Algérie Poste, faisaient également partie de ces « victimes » escroquées. À l’étranger, le faux »Général » est parvenu à escroquer, selon ses révélations, l’ex-ambassadrice d’Algérie en Bulgarie qui lui avait remis 5000 euros pour financer « une opération secrète », la consule de Nice, en France, à laquelle il a soutiré 10 000 euros, une conseillère à l’ambassade de Belgrade, qui lui a versé la somme de 20 000 euros et une ancienne ambassadrice au Kenya, qui lui a transféré 8000 euros. Pour rappel, le procureur avait requis une peine de 20 ans de prison ferme contre Belhasni Yacoub, assortie d’une amende de 20 millions de dinars, 7 ans de prison contre K Abdelkrim en fuite, assortie d’une amende de 7 millions de dinars et 5 ans de prison contre le reste des mis en cause.
Farid.H.