Un un geste empreint d’une portée hautement symbolique, le Président français Emmanuel Macron a requis que son ambassadeur en Algérie, Stéphane Romatet, rende un vibrant hommage à Larbi Ben M’hidi, figure tutélaire de la Révolution algérienne. Cette démarche intervient à peine deux semaines après que la France a officiellement reconnu sa responsabilité dans l’assassinat sous la torture de cet illustre martyr en 1957.Selon un communiqué de l’ambassade de France en Algérie, M. Romatet s’est acquitté de cette mission solennelle au cimetière d’El Alia, déposant une gerbe de fleurs sur la tombe de Ben M’hidi, sise dans la section dédiée aux martyrs de la guerre d’indépendance.
Cet hommage appuyé a été rendu à la demande du Président de la République Emmanuel Macron et en son nom », soulignant que « le Président considère que le travail de vérité et de reconnaissance doit se poursuivre ».Cette démarche historique fait écho à la reconnaissance officielle, par M. Macron le 1er novembre dernier, de la responsabilité de l’État français dans l’assassinat de Ben M’hidi, orchestré par des militaires français sous le commandement du général Paul Aussaresses. Larbi Ben M’hidi, l’un
des six chefs historiques du Front de Libération Nationale (FLN), est célébré comme une figure emblématique de la Révolution algérienne, ayant notamment organisé les premières opérations révolutionnaires à Alger contre le colonialisme français.Capturé par les parachutistes du général Jacques Massu le 23 février 1957, il a subi les pires sévices avant d’être froidement exécuté dans la nuit du 3 au 4 mars sur ordre du général Aussaresses. Ce dernier, qui avait avoué avoir torturé et ordonné l’exécution de Ben M’hidi, a d’ailleurs été poursuivi et condamné en France pour crimes de guerre. Ce geste symbolique de M. Macron s’inscrit dans une série de reconnaissances officielles des crimes perpétrés par la France
pendant la guerre d’Algérie, marquant une volonté de faire la lumière sur ces pages sombres de l’histoire commune des deux pays. En mars 2021, le Président avait déjà admis la torture et l’assassinat d’Ali Boumendjel par l’armée française en 1957, mettant fin à des décennies de dénis officiels. De même, en 2019, il avait reconnu la responsabilité de l’État français dans l’assassinat de Maurice Audin, un mathématicien engagé pour l’indépendance algérienne.Si ces reconnaissances tardives ne sauraient effacer les souffrances endurées, elles constituent néanmoins un pas crucial vers une réconciliation durable entre les deux nations, fondée sur la vérité et le respect mutuel. L’Algérie, fière héritière des sacrifices de ses martyrs, accueille ces gestes comme un hommage mérité à ceux qui ont offert
leur vie sur l’autel de la liberté .
Malik.M.