Le plus vieux parti de l’opposition a tranché: il a décidé de participer de manière directe à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain, rompant avec une longue tradition de boycott. Le Conseil national du FFS, convoqué pour une réunion extraordinaire, a décidé de participer au scrutin
avec son propre candidat. Une première depuis un quart de siècle! En effet, la dernière fois où le FFS a présenté un candidat aux élections présidentielles remonte à 1999.
Cette année, le candidat du parti, le défunt Hocine Ait Ahmed s’est retiré de la course en compagnie de cinq autres candidats pour protester contre les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’élection, soutenant que le jeu était fait par le pouvoir de l’époque en faveur de l’ex-Président, feu Abdelaziz Bouteflika. Le FFS a boycotté toutes les élections présidentielles qui ont suivi (2004, 2009, 2014 et 2019). Il renoue ainsi avec la compétition électorale en présentant son propre candidat à la présidentielle de 2024.
Le candidat du parti n’est pas encore désigné mais tout porte à croire, selon nos sources, que c’est le premier secrétaire national Youcef Aouchiche, qui sera en lice. Il faut attendre une réunion extraordinaire du congrès, qui devrait être convoquée dans les prochains jours, pour connaître l’identité du
candidat. Cette session a été annoncée, hier, en conférence de presse par M. Aouchiche, qui a appelé à réunir les conditions pour le bon déroulement du scrutin.
Dans les résolutions de la réunion extraordinaire de son conseil national, le FFS a expliqué que les présidentielles prévues le 07 septembre 2024 offrent l’occasion d’une remobilisation politique pour la reconquête des espaces politiques démocratiques.
Cette élection, estime le parti, « offre l’opportunité politique à toutes les élites patriotiques, où qu’elles se trouvent, de sortir de leur passivité et d’agir pour éviter au pays de sombrer dans l’immobilisme et le statuquo ». « Fidèle à son éthique politique et conscient de ses responsabilités historiques en ce moment crucial où se joue le destin de notre patrie », le FFS décide donc de participer à l’élection présentielle du 7 septembre 2024 en présentant un candidat, si les conditions sont réunies. Cette décision « stratégique » répond à une triple exigence, selon le FFS. Il s’agit de préserver l’Etat national, renforcer les institutions de la République et faire barrage à ceux qui veulent porter atteinte au pays, à son unité, sa souveraineté et sa stabilité, dans un contexte mondial et régional imprévisible et menaçant.Il est question ensuite de réhabiliter le politique et la politique par le débat public, la confrontation saine des idées et des projets et susciter l’implication effective de nos concitoyens.
La dernière exigence est d’offrir aux algériennes et aux algériens une alternative politique qui fera émerger un puissant pôle politique patriotique, progressiste, démocratique autour d’un projet de refondation des bases institutionnelles, politiques, économiques, sociales et culturelles du pays.
Le FFS a appelé les algériennes et les algériens à se saisir de cette échéance politique pour exprimer,
à la fois, leur profond attachement au pays et leur volonté de participer à la construction de l’Etat de droit démocratique et au développement économique du pays.
Fateh H.