L’Algérie possède depuis l’indépendance des infrastructures portuaires et maritimes les plus performantes et les plus avancées au niveau du bassin méditerranéen et en Afrique. Les ports algériens de Annaba, de Skikda, de Bejaia, d’Alger, d’Arzew et d’Oran étaient des plateformes maritimes commerciales de premier ordre, où les navires de marchandises et les bateaux de transport faisaient des navettes entre les ports européen, africain, asiatique et américain pour desservir des marchandises et autres produits pétroliers. Les ports algériens recevaient également leurs parts de produits nécessaires au bon fonctionnement de l’économie du pays. Par la suite, la construction et l’agrandissement des ports de Jijel, de Mostaganem et de Ghazaouet sont venus consolider le secteur maritime national pour répondre aux besoins du développement de l’économie nationale.
Mais depuis quelques années la gestion et le rendement de ces infrastructures portuaires laissent à désirer. Des résultats financiers déficitaires et une organisation en déclin face aux atouts que possèdent les compagnies nationales de transport maritimes et les gestionnaires des ports devant les besoins du marché mondial. Certains diront que l’Algérie a tourné le dos à la mer et ne profite pas de sa position maritime pour développer et promouvoir le marché du transport naval. Il y a un grand manque à gagner pour l’Etat à cause de la mauvaise gestion de ce secteur stratégique du pays. Il est temps de mettre de l’ordre et de la compétence dans la gestion des compagnies et des sociétés de transport maritimes en situation de déficit continu, alors que les compagnies internationales du même secteur enregistrent des bénéfices.
Pour remédier à cette situation incongrue de ce secteur, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné une enquête sur la gestion du transport maritime en demandant des comptes aux responsables de la détérioration de ce secteur stratégique à tous les niveaux de responsabilité. Une nouvelle stratégie de gestion et une nouvelle politique s’imposent en vue de réhabiliter ce secteur du transport maritime longtemps oublié et géré dans la précarité organisationnelle.
Les responsables de ce secteur disposent d’un délai d’un mois pour préparer et présenter une stratégie de mise à niveau, capable de rehausser les capacités et le niveau économique des compagnies et des sociétés chargées du transport maritime et de la gestion des ports algériens. Le mécontentement du président Tebboune sur la dégradation des capacités matérielle, économique et commercial du secteur du transport maritime s’explique par le fait que ce domaine est un vecteur du développement économique du pays. Sans une bonne gestion des ports et des moyens de transport maritime, et face aux futurs programmes d’exportation de produits algériens et d’importation de matériels et de marchandise étrangers, le développement de l’économie du pays risque de subir un ralentissement et ainsi entraver le fonctionnement de tous les secteurs de production, de l’industrie et de la distribution.
Les instructions du président Tebboune pour une révision radicale et une bonne prise en charge du secteur du transport maritime viennent au bon moment afin de redresser la situation et rendre ce secteur performant en vue de redonner aux ports et à la navigation leurs importances dans la conduite de l’économie nationale. D’autres mesures organisationnelles ont été décidées par le président pour améliorer et rehausser le niveau de performance de ce secteur stratégique. Un autre défi pour le pays.
Par Rachid Moussaoui