Son rejet prend de l’ampleur: Le dernier quart d’heure de la France en Afrique

 

Les choses se compliquent pour la France dans le continent africain. A la concurrence que lui oppose d’autres puissances mondiales, comme la Chine, les USA et désormais la Russie, s’ajoute le rejet des populations et des pouvoirs en place de la présence française sur leur territoire.

En Afrique, la France a une longue histoire faite de colonisation et de pillage des richesses naturelles.

Après donc la colonisation des territoires, la France a exercé une nouvelle forme de colonisation : à l’occupation physique, elle a substitué une colonisation économique à travers l’exploitation des richesses des anciennes colonies.

Le début de la fin d’une nouvelle époque semble avoir sonné pour Paris. Ce qui se passe dans certains pays du Sahel est symptomatique de ce rejet collectif de la France.

Confrontés à des crises internes et craignant des agressions militaires, le Mali, le Burkina Faso et le Niger viennent de créer l’Alliance des États du Sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice des populations. La lutte contre le terrorisme, rôle que Paris se donnait le droit d’assumer jusqu’à présent, est l’une des principales causes de cette nouvelle alliance.

La charte de l’alliance prévoit « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ».

Cet article, à lui seul, exprime la volonté de mettre fin au “protectorat” et aux ingérences françaises dans les pays de la région.

Pire encore, certains pays ont accusé la France d’avoir propagé le terrorisme dans la région au lieu de le combattre. Au Mali, les troupes françaises ont dû rentrer sur Paris suite à l’instance des dirigeants maliens. Au Niger, la France est mise sous pression pour retirer ses soldats de ce pays. Signe des temps, l’ambassadeur de France au Niger est prié de quitter le pays.

La nouvelle alliance se donne pour mission de combattre le terrorisme dans la région, après donc l’échec de Paris de l’éradiquer. Face à la situation et dépassée par les évènements et par la détermination des pays de recouvrer la souveraineté sur leur richesses, la France n’a trouvé meilleure réponse que de suspendre l’octroi des visas aux étudiants des trois pays membres de la nouvelle alliance. Une décision dénoncée y compris en France.

Fateh H.