Le monde universitaire algérien est secoué par une affaire impliquant des publications douteuses dans la revue brésilienne « Studies in Engineering and Exact Sciences ». Attirés par l’opportunité de valoriser leurs carrières, de nombreux enseignants-chercheurs algériens ont soumis leurs travaux à cette revue en échange de paiements atteignant 55 dollars par article.D’après l’écrivain Abu Bakr Khaled Saad Allah, cette publication n’est pas affiliée à une institution scientifique reconnue.
Elle serait dirigée par une femme titulaire d’un master et disposerait d’un comité de rédaction principalement composé de professeurs brésiliens, avec un seul membre algérien de l’université de Béchar. En 2024, la revue a publié un nombre étonnamment élevé d’articles algériens, représentant la majorité des travaux dans ses trois numéros.Les investigations ont mis en lumière une pratique de publication payante, sans véritable contrôle sur la qualité scientifique des contenus. Ce système a permis à la revue d’engranger plus de 50 000 dollars auprès de chercheurs algériens, révélant un modèle fondé sur l’opacité et l’absence de standards académiques.Face à ces révélations, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a rappelé les critères essentiels d’évaluation des revues scientifiques dans une circulaire officielle. Il a également précisé que cette revue, identifiée par son ISSN 2764-0981, ne figurait pas dans les bases de données internationales reconnues comme Scopus. Le ministère appelle les chercheurs à la vigilance et les encourage à se tourner vers des publications respectant les normes éthiques en vigueur. Cette affaire met en lumière l’importance
d’une évaluation rigoureuse des revues scientifiques pour préserver l’intégrité académique.
Les chercheurs sont invités à redoubler de prudence face aux promesses de publications rapides et peu coûteuses, qui peuvent dissimuler des pratiques frauduleuses et nuire à leur crédibilité .
N.C.