Sahara occidental: Le cœur colonial de la France à nu

En appuyant ouvertement le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, la France a jeté aux orties tout semblant d’impartialité sur ce dossier épineux.
Une décision qui révèle, selon Saïd Ayachi, président du Comité de soutien au peuple sahraoui, les relents d’un « esprit colonial » tenace chez l’ancienne puissance occupante. Pour Ayachi, cette prise de position inédite de Paris s’inscrit dans la lignée des ordres donnés en 1975 par Valéry Giscard d’Estaing aux Jaguars français de bombarder les populations sahraouies fuyant vers l’Algérie. Un sombre précédent qui démontre l’allégeance historique de l’Hexagone aux thèses expansionnistes du Maroc.
Depuis, la France s’est systématiquement opposée à tout élargissement du mandat de la MINURSO pour un véritable processus d’autodétermination, pourfendant le droit international.
En 2013 déjà, elle bloquait farouchement toute évolution en ce sens, trahissant au grand jour son « hypocrisie » et son mépris des droits humains qu’elle prétend défendre. Désormais, l’ancienne puissance coloniale lâche les masques en cautionnant l’autonomie comme « solution » au conflit, bafouant ouvertement l’aspiration légitime des Sahraouis à l’indépendance pleine et entière. Une gifle cinglante qui conforte l’idée que la France ne fait pas partie de la solution, mais constitue une partie du problème en épousant aveuglément les vues du Maroc.
Une position à haute risque qui, selon Ayachi, ne peut qu’attiser les tensions et entraver une sortie de crise pacifique, tout en menaçant la stabilité régionale. L’Algérie l’a d’ailleurs vivement dénoncée, jugeant cette décision « inconséquente » et contraire au droit international.
Pour le militant des droits humains, ce revirement s’explique par la résurgence en France des vieux démons du colonialisme et du « Grand Maroc ».
Une doctrine d’expansion territoriale héritée du parti de l’Istiqlal, qui rêvait déjà dans les années
50 d’annexer des pans d’Algérie, du Sénégal et du Mali, dans un inquiétant parallèle avec le « Grand Israël » sioniste.
Un spectre menaçant directement l’intégrité territoriale algérienne, ravivé par le lobby nostalgique de l’Algérie française qui ne cesse de « saborder » les relations bilatérales dès qu’elles s’apaisent. Des forces rétrogrades issues de l’extrême droite et d’une frange socialiste qui, selon Ayachi, « ne digèrent toujours pas » l’indépendance algérienne acquise au prix du sang .

Fateh H.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *