Le plan d’autonomie marocaine pour le Sahara occidental, rejeté et non reconnu par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a été «élaboré dans les cercles français». C’est le ministre des Affaires étrangères de la RASD, Mohamed Sidati, qui le dit.
Le chef de la diplomatie sahraouie, qui animait hier, une conférence de presse à l’ambassade de la RASD à Alger, a tiré à boulets rouges sur la France qu’il pointa du doigt pour son parrainage des plans du Makhzen. Affirmant que «le peuple est plus que jamais déterminé à poursuivre son juste combat sur tous les plans », Sidati a expliqué que «ni les tentatives, ni le changement des positions, ni les atermoiements, n’ébranlent la volonté et la détermination des Sahraouis ».
Certes, la dernière lettre du président Français Emmanuel Macron au roi du Maroc « ne constitue pas une nouveauté », a admis le conférencier mais, il s’agit d’une position «hostile» au Sahara occidental car tout le monde sait que « la France est directement impliquée dans la colonisation » des territoires sahraouis. Poussant le bouchon plus loin sur cette question, le MAE de la RASD a lâché : «C’est même la France qui a proposé au Maroc le plan d’autonomie en 2007, dont les fils ont été tissés dans les cercles français».
Pour rappel, le chef d’Etat français a, dans sa lettre à Mohamed VI, à l’occasion du 25e anniversaire de l’intronisation de ce dernier (Fête du trône), estimé que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine». Un alignement aveugle qui ne dit pas son nom et qui a déclenché la colère d’Alger qui a aussitôt annoncé le retrait de son ambassadeur à Paris, laissant la représentation diplomatique entre les mains d’un chargé d’affaires. D’ailleurs, Sidati n’a pas manqué de saluer cette réaction qui reflète en vrai des principes ancrés dans l’Etat algérien depuis la guerre de libération nationale. « C’est une position qui écoule de la lutte et des traditions de l’Algérie sœur, et des principes de la Glorieuse Révolution de novembre », dira le chef de la diplomatie sahraouie. Sur sa lancée, il exprimera même son « étonnement » quant à « la convergence » des trois candidats à l’élection présidentielle en Algérie, à savoir Abdelmadjid Tebboune, Youcef Aouchiche (FFS) et Abdelaali Hassani Cherif (MSP), sur la question sahraouie. Mohamed Sidati a même fait remarquer qu’il existe «une prise de conscience au sein du peuple algérien» quant à l’importance de l’autodétermination de leurs frères, afin de consacrer l’indépendance du Sahara occidental. Interrogé sur le sommet de la TICAD tenu à Tokyo, Sidati a salué « une victoire diplomatique » de son pays, après que le communiqué final de la conférence ait et sans le moindre doute «le droit de tous les membres de l’Union africaine de participer aux sommets et réunions de partenariat». Ce que le Maroc a apporté à un continent africain aspirant au développement et à la solidarité «est une mauvaise image de l’Afrique, comme la corruption, et le piétinement de la charte fondatrice de l’Union africaine», a-t-il déploré .
Farid. B.
Prétendu plan d’autonomie marocaine au Sahara occidental: La France montrée du doigt
