En réaction à la hausse des prix sur le marché national, le gouvernement a décidé le 10 septembre 2023 d’autoriser les importations de viandes rouges et blanches. Cette mesure a été suivie, le 25 du même mois, par la suspension de l’importation des bovins vivants de France, principal fournisseur de l’Algérie, en raison de la maladie hémorragique épizootique (MHE) touchant le bétail en France.
La levée des restrictions sur les importations de viandes a permis aux opérateurs algériens d’explorer de nouvelles sources d’approvisionnement. Un exemple concret est l’expédition récente d’une cargaison de 20 tonnes de viande irlandaise provenant d’Emerald Isle Beef Producers (EIBP), l’une des principales organisations de producteurs de bœuf en Irlande. Cette expédition, emballée sous vide, devrait arriver dans les ports algériens dans les prochains jours. Il s’agit du premier envoi de viande bovine irlandaise vers l’Algérie depuis les années 1990. Eamon Corley, membre fondateur de l’EIBP, souligne que cette opération résulte d’un contrat d’abattage signé avec l’importateur algérien,
Al Mawashi Group. Si cette initiative est couronnée de succès, elle pourrait ouvrir la voie à des livraisons régulières de viande certifiée halal sur le marché algérien. Corley envisage la possibilité d’envoyer des
conteneurs de viande fraîche sur une base hebdomadaire pour répondre à la demande croissante en Algérie. Un accord d’exportation d’animaux vivants entre l’organisation de producteurs et les acheteurs algériens est en cours d’élaboration, avec une structure tarifaire convenue et un projet de contrat en discussion.
L’Algérie importe en moyenne 103 889 têtes de bovins par an, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). Selon les données de la FAO, l’Algérie a été le troisième plus grand consommateur de viande bovine en Afrique en 2022, avec un stock de 144 000 tonnes, après l’Afrique du Sud et l’Égypte.
Malik.M
