Face à la recrudescence inquiétante des accidents de la route, l’Algérie décide de frapper un grand coup. Dès janvier 2025, un tout nouveau système de permis de conduire verra le jour pour former des automobilistes plus responsables et endiguer cette hécatombe sur les routes du pays.
Les chiffres du premier semestre 2024 sont alarmants avec près de 16 000 accidents (+7,67%), 2 222 morts (+3%) et plus de 21 000 blessés (+6,11%). Les jeunes de moins de 29 ans paient un lourd tribut, représentant 42% des décès et 54% des blessés. La route n’épargne personne : les piétons, les cyclomotoristes et même les conducteurs récents sont particulièrement exposés. Pour Ahmed Naït El Houcine, délégué national à la sécurité routière, l’heure est venue de réformer en profondeur le système de formation au permis de conduire, jugé trop laxiste. Exit les combines, place à un processus entièrement
numérisé, de l’inscription à l’auto-école jusqu’à l’obtention finale.
L’épreuve théorique deviendra multimédia, avec un temps limité pour répondre à des questions sur le code de la route, la signalisation ou les gestes de premiers secours. Quant à l’épreuve pratique, fini le copinage : les candidats seront évalués par des moniteurs équipés de tablettes, et leurs prestations filmées pour une totale transparence. Un permis à points et des chronotachygraphes pour surveiller la vitesse des poids lourds compléteront ce durcissement des règles. Mais la prévention n’est pas oubliée, avec une nouvelle campagne de sensibilisation prévue pour la rentrée scolaire en ciblant particulièrement les jeunes. D’ici fin 2024, une stratégie nationale de sécurité routière 2025-2028 sera dévoilée, impliquant tous les secteurs concernés. Une feuille de route ambitieuse pour réduire durablement cette mortalité inacceptable sur les routes algériennes. Le gouvernement semble cette fois déterminé à passer à la vitesse supérieure .
M.M.
Permis de conduire: L’Algérie passe à la vitesse supérieure
