Après cinq ans de bataille judiciaire, la justice américaine a rendu son verdict contre la société israélienne NSO Group, créatrice du logiciel espion Pegasus, la reconnaissant coupable de piratage et d’espionnage, notamment à l’encontre de journalistes et de défenseurs des droits humains.Le jugement a été prononcé vendredi 20 décembre par une cour de district à Oakland, en Californie, en faveur de WhatsApp, filiale du groupe Meta. NSO Group est accusé d’avoir exploité une faille de sécurité dans l’application pour installer Pegasus, un puissant logiciel capable de récupérer secrètement toutes les données d’un téléphone, selon les informations rapportées par Reuters et Le Monde.
Will Cathcart, directeur de WhatsApp, a salué cette décision historique sur le réseau social X (ex-Twitter), affirmant que « les entreprises de logiciels espions ne peuvent prétendre à l’immunité ni échapper à leurs responsabilités ». Il a ajouté que « l’espionnage illégal ne sera pas toléré », envoyant un message clair à l’ensemble de l’industrie des logiciels de surveillance.
Le litige remonte à 2019, lorsque WhatsApp avait poursuivi NSO Group en justice après avoir découvert que le logiciel Pegasus avait été utilisé pour pirater 1 400 comptes d’utilisateurs, dont des journalistes, des militants des droits humains et des opposants politiques. NSO Group aurait accédé illégalement aux
serveurs de WhatsApp pour effectuer cette opération. NSO Group a tenté de justifier l’usage de Pegasus en arguant qu’il servait à aider les forces de l’ordre et les agences de renseignement à traquer les terroristes, les pédophiles et autres criminels. Cependant, plusieurs tribunaux, y compris la Cour suprême des États-Unis en 2023, ont rejeté ces arguments, confirmant la responsabilité de l’entreprise dans de nombreuses violations légales.
N.C.