Dans un revirement soudain, le ministère de l’Intérieur algérien a ordonné aux walis de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » la délivrance des cartes d’immatriculation pour les véhicules de moins de trois ans importés. Cette directive, adressée le 2 octobre, concerne les voitures acquises selon le décret exécutif N° 23-74 du 20 février 2023, qui réglemente l’importation de véhicules d’occasion par les particuliers.
Alors que l’importation des voitures de moins de trois ans avait été rouverte en février dernier, après 15 ans d’interdiction, le gouvernement semble désormais faire machine arrière sans explication.
Cette mesure surprenante intervient quelques mois seulement après la réouverture tant attendue de ce marché, qui avait permis aux Algériens d’acquérir eux-mêmes des véhicules d’occasion à l’étranger. Selon les chiffres des douanes, pas moins de 26 562 voitures de moins de trois ans ont été importées entre 2023 et le premier semestre 2024, pour un montant total de 386,28 millions de dollars. Ce regain d’activité aurait également alimenté la hausse vertigineuse des taux de change informels, l’euro s’échangeant
désormais à 260 dinars.
Si les raisons de cette suspension restent nébuleuses, de nombreuses interrogations demeurent quant à la durée de ce gel et au sort des véhicules déjà importés ou en transit. Une décision qui risque de plonger les acquéreurs dans l’incertitude et de bouleverser un marché qui semblait enfin se réchauffer.
Malik.M.
Pas moins de 9 970 véhicules ont été importés en 2023:Coup de frein sur l’importation des voitures d’occasion
