L’armée syrienne a confirmé, samedi, l’incursion des forces rebelles du groupe Hayat Tahrir al-Cham dans certaines zones périphériques de la ville d’Alep, un bastion stratégique de l’État syrien.
Cet événement marque une escalade inquiétante dans le nord-ouest du pays, où les affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes armés s’intensifient. Pour la première fois depuis 2020, un cessez-le-feu orchestré par la Russie et la Turquie est ouvertement défié par une offensive armée majeure des rebelles.
Dans une déclaration officielle, l’armée syrienne a précisé que l’ampleur de l’attaque, ainsi que la multiplicité des fronts engagés, avaient conduit à un redéploiement temporaire
de ses forces.
Cette stratégie vise à consolider les lignes de défense, protéger les civils et les soldats, et préparer une contre-offensive ciblée pour reprendre les zones infiltrées. « Ce repositionnement tactique est essentiel pour absorber l’impact initial de l’attaque et préserver la sécurité des civils, tout en permettant une réponse militaire décisive dans les jours à venir », a indiqué un porte-parole militaire.
Une riposte coordonnée avec l’appui russe
Les forces aériennes syriennes, en étroite collaboration avec leurs alliés russes, ont lancé une série de frappes ciblées sur les positions rebelles à la périphérie d’Alep et dans les environs d’Idlib. Ces bombardements intensifs ont déjà infligé des pertes significatives aux groupes armés. Selon des sources militaires syriennes, l’objectif est de neutraliser les capacités offensives des rebelles et de limiter leur progression. De son côté, Moscou a renouvelé son engagement ferme envers Damas. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré que « la Russie considère cette attaque comme une violation flagrante de la souveraineté de la Syrie » et qu’elle soutient pleinement les efforts des autorités syriennes pour rétablir l’ordre. Des renforts militaires et du matériel supplémentaire ont été promis par la Russie, avec des livraisons prévues dans les 72 heures.
Civils pris au piège dans les combats
Les récentes hostilités ont également entraîné des conséquences dramatiques pour les populations civiles. Des frappes indiscriminées menées par les rebelles ont touché des infrastructures essentielles à Alep, y compris des dortoirs d’étudiants, causant la mort de plusieurs civils, dont deux jeunes élèves.
La Défense civile syrienne a dénoncé des attaques délibérées visant des zones résidentielles, une station-service et une école dans la région d’Idlib.
Au moins 27 civils, dont des enfants, ont été tués au cours des trois derniers jours.
Les autorités syriennes ont temporairement fermé l’aéroport d’Alep et suspendu tous les vols, tout en bloquant les routes principales menant à la ville. Ces mesures visent à sécuriser la région et à éviter d’autres pertes humaines, alors que les affrontements se poursuivent dans les zones périphériques.
Un défi pour la souveraineté syrienne
Cette nouvelle offensive des groupes armés intervient dans un contexte déjà marqué par des tensions géopolitiques et des ingérences étrangères. Selon des sources rebelles, l’opération a bénéficié d’un feu vert implicite des services de renseignement turcs, bien que le ministère turc des Affaires étrangères ait publiquement nié toute implication directe.
Le président syrien Bachar al-Assad, s’exprimant par le biais de ses porte-parole, a réaffirmé la détermination de son gouvernement à éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes.
« Nous faisons face à une tentative délibérée de déstabilisation, mais la Syrie restera unie et souveraine. Nous comptons sur la force de notre armée, la résilience de notre peuple et le soutien de nos alliés », a déclaré un haut responsable syrien.
Une contre-offensive en préparation
L’armée syrienne a d’ores et déjà annoncé qu’elle préparait une contre-offensive majeure pour reprendre le contrôle des zones infiltrées. « Ce n’est qu’une question de temps avant que nos forces, renforcées par une coordination militaire étroite avec nos alliés, ne repoussent définitivement cette menace », a affirmé un général syrien.Alors que la Syrie continue de se battre pour sa souveraineté et son intégrité territoriale, les récents événements témoignent une fois de plus des défis auxquels elle est confrontée.
Mais malgré les pressions, l’État syrien reste résolu à défendre son territoire et son peuple contre toute tentative de fragmentation ou d’ingérence étrangère .
R.I
