Pour avoir combattu seul le terrorisme barbare, durant près d’une décennie et en connaissance de cause, l’Algérie interpelle la communauté internationale et plaide pour une refonte du système international de lutte contre ce phénomène qui ne reconnait aucune frontière.
« Nous avons combattu le terrorisme seuls dans les années 90, une expérience qui nous a enseigné que l’approche du Conseil n’est pas viable », a affirmé l’Ambassadeur Amar Bendjama, appelant à « une refonte du système actuel du lutte contre le terrorisme ». Cet appel a été lancé par le représentant de l’Algérie à l’ONU lors de la réunion conjointe des Comités du Conseil de sécurité de l’ONU chargés de la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération.
Il est intervenu en sa qualité de Président du Comité 1373 contre le terrorisme (CTC), lors de cette réunion tenue en plénière, et consacrée aux exposés des présidents des trois principaux comités chargés de la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération: le Comité 1267 concernant l’EIIL (Daech) et Al-Qaïda, le Comité 1373 contre le terrorisme (CTC) présidé par l’Algérie, et le Comité 1540 sur la non-prolifération. Evoquant la situation en Afrique, l’Ambassadeur Bendjama a lancé un appel pressant aux experts onusiens: « Choisissez d’aller visiter les plus vulnérables, les plus affectés par le terrorisme. Allez vers le Sahel, vers le lac Tchad, et non vers des pays qui n’expérimentent pas le terrorisme ».
« En Afrique, jour après jour, nous voyons comment la pauvreté extrême, le désespoir sont exploités pour alimenter l’extrémisme. Nous voyons des institutions faibles sujettes à l’infiltration. Nous voyons le manque d’opportunités devenir un terreau fertile pour la radicalisation », a-t-il expliqué. Il a ajouté que l’Algérie a proposé une approche globale articulée autour de l’équilibre entre sécurité et développement, appelant à un soutien concret aux pays les plus vulnérables.
« Pas de promesses, mais des ressources. Pas de conditionnalité, mais de la coopération. Et s’il vous plaît, plus de leçons, mais du partenariat dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il insisté.
La vision algérienne s’est également traduite par un appel à la consolidation des approches régionales, particulièrement en Afrique, continent qui « n’a pas de temps à perdre » selon le diplomate algérien.
Cette approche régionale, a-t-il dit « doit s’accompagner d’un renforcement des cadres législatifs et des capacités opérationnelles des Etats les plus vulnérables ». Selon M.Bendjama, cette double intervention de l’Algérie illustre son engagement constant dans la lutte contre le terrorisme et sa volonté de contribuer à l’émergence d’une approche plus efficace et plus équitable. Fort de son expérience nationale, le pays a réaffirmé sa disponibilité à partager son expertise avec tous les partenaires partageant sa vision d’un monde libéré du terrorisme.
L’Algérie continuera d’œuvrer, tant à la présidence du CTC qu’en tant que membre du Conseil de sécurité, pour une lutte antiterroriste plus efficace et mieux coordonnée, fidèle à sa conviction que « l’avenir n’est pas quelque chose qui nous arrive, mais quelque chose que nous pouvons façonner ensemble » .
Farid.H.