L’Importance d’une gestion durable: L’Algérie ambitionne de doubler sa production halieutique d’ici 2030

L’Algérie a dévoilé une ambition de taille pour le secteur de la pêche et des productions halieutiques : doubler la production annuelle de ressources maritimes d’ici 2030.
Ce projet vise à porter la production de 100 000 tonnes à 200 000 tonnes par an, un objectif crucial pour répondre aux besoins croissants d’une population en pleine expansion, mais aussi pour répondre aux défis de la préservation de l’environnement marin. Dans ce contexte, le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Bidani, s’est exprimé ce dimanche pour détailler les étapes et les enjeux de cette stratégie ambitieuse. Aujourd’hui, l’Algérie enregistre une production annuelle de 100 000 tonnes de poisson, principalement issus de la pêche en mer. Ce niveau de production, qui n’a pas évolué depuis plus de trois décennies, est désormais insuffisant pour satisfaire la demande interne, qui ne cesse
de croître. En effet, depuis les années 1990, la population algérienne a pratiquement doublé, tout comme la flotte de pêche nationale. Cependant, l’augmentation de la demande n’a pas été accompagnée par une hausse proportionnelle de la production halieutique.
En analysant cette situation, le ministre Ahmed Bidani a rappelé que ces problématiques ne datent pas d’aujourd’hui. Elles sont liées, d’une part, aux ressources halieutiques limitées du pays et, d’autre part, aux difficultés d’acheminement du poisson vers les régions éloignées du littoral.
Autrefois, la distribution du poisson se concentrait presque exclusivement sur les 14 wilayas côtières de l’Algérie. Toutefois, avec les progrès dans le secteur de la chaîne du froid, grâce notamment aux camions frigorifiques, le poisson peut désormais être acheminé vers des régions de l’intérieur du pays, facilitant l’accès à une population plus large. Pour pallier à cette situation critique et répondre à la fois aux enjeux économiques et environnementaux, le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques a mis en place une stratégie visant à doubler la production de poisson en diversifiant les sources d’approvisionnement. Un volet majeur de cette stratégie repose sur le développement de l’aquaculture, qui est considérée comme une solution prometteuse pour augmenter la production sans exercer une pression excessive sur les ressources naturelles marines. Depuis près de deux ans, un groupe d’experts travaille à l’actualisation de cette stratégie pour exploiter pleinement le potentiel de l’aquaculture en Algérie. Le ministre Bidani a annoncé que cette nouvelle approche vise à atteindre une production annuelle de 60 000 tonnes dans l’aquaculture marine, c’est-à-dire en mer, et de 40 000 tonnes dans l’aquaculture d’eau douce et continentale.
Ce potentiel est d’autant plus réalisable que le pays dispose de ressources en eau douce particulièrement abondantes avec au moins une cinquantaine de barrages réservés à l’irrigation et à l’aquaculture, sans compter les nombreux bassins agricoles – plus de 100 000 au total – et les 71 projets actifs dans l’aquaculture marine. En atteignant une production annuelle de 200 000 tonnes d’ici 2030, l’Algérie espère non seulement répondre aux besoins croissants du marché national, mais aussi faire baisser les prix
du poisson, souvent jugés trop élevés par les consommateurs .
Farid B.

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