Après des mois de travaux minutieux, la commission conjointe algéro-française « Histoire et Mémoire » est enfin prête à dévoiler les conclusions de sa 5e rencontre, tenue les 22 et 23 mai derniers.
Une conférence de presse très attendue se tiendra lundi à 14h au Centre des Archives nationales à Alger, au cours de laquelle les résultats et recommandations de cette commission seront présentés.
Cette commission bilatérale, chargée d’examiner les pages les plus sensibles de l’histoire commune entre l’Algérie et la France, a déjà permis d’importantes avancées. Lors de sa 4e session en février dernier, elle a notamment pu recenser le patrimoine matériel algérien pillé par le colonisateur français pendant 132 années d’occupation, de 1830 à 1962.
Mohamed Lahcen Zeghidi, coordonnateur de la commission algérienne, avait alors révélé que grâce à des visites approfondies dans différents centres et institutions d’archives civiles et militaires à Paris, des informations capitales avaient été collectées sur ces biens spoliés. Un travail de fourmis visant à établir un inventaire exhaustif du riche héritage culturel et historique dérobé à l’Algérie durant cette sombre période. Mais au-delà de ce délicat dossier du patrimoine pillé, qu’aura permis d’éclaircir cette 5e session ? Abordera-t-elle d’autres sujets épineux comme les massacres de populations civiles ou la question toujours brûlante des disparus ? Les attentes sont grandes des deux côtés de la Méditerranée pour que des avancées significatives soient annoncées sur ces dossiers sensibles.
Car si la réconciliation des mémoires passe inévitablement par l’établissement des responsabilités historiques, elle doit aussi s’accompagner de gestes forts de reconnaissance, voire de repentance. Seul un réel travail de vérité permettra d’apaiser définitivement les blessures encore vives et de tourner la page sur ce lourd passé colonial, pour se projeter dans un avenir apaisé de compréhension mutuelle n
Khemissi.M.