Les chercheurs algériens et étrangers se sont réunis à Alger lors du colloque international intitulé « À l’honneur des gloires de la Nation : les hauts faits historiques, civilisationnels et patrimoniaux de l’Émir Abdelkader », pour célébrer la vie et l’héritage de cette figure emblématique.
Organisé sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et dans le cadre des festivités marquant le 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, l’événement a rassemblé experts, historiens, responsables et diplomates pour mettre en lumière les dimensions humanitaires, politiques et spirituelles de l’Émir.
Un précurseur des droits de l’Homme et du droit humanitaire
Les intervenants ont unanimement reconnu le rôle avant-gardiste de l’Émir Abdelkader dans la codification des droits de l’Homme au sens moderne. Le Dr Abderrahmane Benbouziane, de l’université de Tlemcen, a souligné l’humanisme exceptionnel de l’Émir, illustré par le traitement respectueux qu’il réservait aux prisonniers de guerre européens. Le professeur Mustapha Khayati l’a qualifié de « pionnier du droit humanitaire international », notamment pour son respect des libertés religieuses et des principes d’équité.En parallèle, Abdelkader Dahdouh, professeur au Centre universitaire de Tipasa, a rappelé les fondements de l’État algérien moderne posés par l’Émir, notamment la création d’un sceau officiel, d’un drapeau national, d’une armée organisée, ainsi que l’établissement de relations diplomatiques et commerciales.
Une figure universelle et intemporelle
Le colloque a également mis en exergue l’ouverture d’esprit de l’Émir Abdelkader, louée par le président de la zaouïa Naqshabandi, Cheikh Abdelhafid Benchouk. Cette capacité à dialoguer et à collaborer avec des dirigeants étrangers fait de lui un modèle de tolérance et de paix, selon plusieurs intervenants.Le maire de la ville américaine d’El Kader, Josh Bob, a exprimé sa fierté de représenter une ville portant le nom de l’Émir, symbole universel de bravoure et de sagesse. Il a rappelé l’histoire du jumelage entre El Kader et Mascara, établi en 1984, et a appelé à renforcer les échanges culturels entre les deux villes pour perpétuer les idéaux humanitaires de l’Émir.
Une reconnaissance internationale
L’événement a également accueilli une experte allemande en restauration et études urbaines, qui a partagé ses recherches sur les lieux de résidence de l’Émir à Damas. À travers des photos, elle a illustré la manière dont les maisons de l’Émir intègrent des influences nord-africaines dans l’architecture syrienne, tout en reflétant sa vie quotidienne et sa personnalité.
Fateh.H.