‘LUnion générale des travailleurs algériens (UGTA) opère un grand redéploiement. Depuis quelque temps, la centrale syndicale occupe les devants de la scène avec les sorties de son nouveau secrétaire général, Amar Takjout.
Le sommet de ce redéploiement a été la cérémonie de célébration de la Journée internationale des travailleurs ce 1er mai au sein du somptueux siège à Alger ; cérémonie présidée par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a redonné à l’UGTA son image d’antan. Une image ternie durant la dernière décennie par les pratiques dénoncées par le hirak qui avait ciblé la centrale syndicale en raison de son allégeance et soutien aveugle au projet du cinquième mandat.
Après son dernier congrès qui a vu Amar Takjout élu à la tête de l’organisation, l’UGTA a effectué un grand redéploiement, retournant sur le terrain des revendications et des propositions.
Le patron du syndicat a été, hier, l’invité de la rédaction de la chaîne III de la radio nationale, où il a soulevé certaines préoccupations qu’il dit avoir proposé le 1er mai au chef de l’Etat qui a été, a-t-il dit, « très réceptif ». « Ces sujets concernent la vie quotidienne des travailleurs. Car, la vie sociale et le pouvoir d’achat ne se résument pas seulement au seul volet des augmentations de salaires », a-t-il dit.
Parmi les propositions faites au chef de l’Etat figure la création d’un Conseil national du travail,
comme mécanisme permettant d’arbitrer certaines situations conflictuelles.
« Ce conseil sera composé de la confédération syndicale patronale et des représentations syndicales pour faire évoluer les lois liées au travail, l’anticipation sur les conflits et qui permettra de ne pas recourir systématiquement à la justice lors d’un conflit, sachant que, dans beaucoup de cas, les décisions de justice ne sont pas appliquées et ne profitent pas aux travailleurs », a-t-il détaillé.
La révision du code du travail est parmi les questions abordées par le chef de l’UGTA qui estime qu’il y a des choses qui méritent d’être revues dans le texte, révélant que l’UGTA est en discussion pour installer une commission pour aller dans ce sens.
La centrale syndicale a invité tous les syndicats à venir s’asseoir autour d’une même table pour discuter, avancer ensemble et trouver une mécanisme consensuel qui devra être soumis aux pouvoirs publics, a-t-il annoncé.
Considérant que le dialogue social est la clé de voûte qui permet de régler tous les problèmes et les conflits, d’anticiper sur certaines situations et de faire évoluer les lois régissant le monde du travail, M. Takjout a salué l’engagement du président de la République à asseoir un dialogue social qualifiant son discours de « sincère », estimant que « la venue du chef de l’Etat à l’UGTA le 1e Mai dernier
constituait une symbolique avec le peuple et les travailleurs ». A ce propos, il considère que la Tripartite (Gouvernement-patronat-syndicats) constitue une « bouffée d’espoir pour tout le monde. Aujourd’hui, il est important de retrouver la ligne de conduite et instaurer la culture du dialogue ». « La Tripartite est le couronnement d’un travail. Nous avons rencontré, hier dimanche, des syndicats, il y a eu des commissions qui sont mises en place pour réfléchir à l’organisation interne d’un syndicat pour changer les mentalités et les méthodes d’un syndicat, parce qu’il y a aussi des résistances au changement », a-t-il encore révélé .
Fateh H.